DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.31

14 feb 1859 Clichy ALZON_EDMOND

Il s’excuse de son retard. – Il regrette de ne pouvoir accepter d’être le parrain de son dernier enfant. – Nouvelles.

Informations générales
  • DR03_031
  • 1194
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.31
  • Orig.ms. ACR, AP 226.
Informations détaillées
  • 1 BAPTEME
    2 ALZON, MADAME EDMOND D'
    2 ESGRIGNY, JEANNE D'
    2 ESGRIGNY, LUGLIEN de JOUENNE D'
    2 PUYSEGUR, ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 VANDAL
    3 GUERET
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A Monsieur Edmond d'Alzon
  • ALZON_EDMOND
  • Clichy, 14 février 1859.
  • 14 feb 1859
  • Clichy
  • *Monsieur*
    *Monsieur d'Alzon*
    *Directeur des contributions de*
    *Guéret*
    *Creuse*
La lettre

Mon cher ami(1),

Ta lettre m’est arrivée au moment d’une retraite donnée aux Dames de Miséricorde et qui absorbait tous mes moments. Je suis parti presque immédiatement après pour Paris; c’est ce qui t’explique le retard que j’ai mis à te répondre.

J’accepterais avec bonheur ton aimable invitation et je t’en remercie du fond de l’âme. Mais j’ai refusé à Anatole, quand il vivait, d’être le parrain de Jean(2) et tu comprends qu’aujourd’hui le pauvre Jeannot aurait droit de se plaindre si je consentais à être le parrain de qui que ce soit, lorsque je n’ai pas voulu être le sien. Ce sont des scrupules peut-être poussés trop loin, mais en général l’Eglise n’aime pas que les prêtres et les religieux prennent ces sortes d’engagements et elle a fait des défenses positives à cet égard. Je sais bien que quelques personnes les considèrent comme non avenues; j’ai, quant à moi la pensée qu’on doit les respecter(3).

Tu vois le motif de mon refus qui m’est extrêmement pénible, je t’assure, et je te conjure de croire que j’ai plus de peine à te le faire que tu ne pourrais en avoir à le recevoir(4).

Je te remercie des détails que tu me donnes sur la visite à M. Vandal.

Ma cousine a dû te rapporter notre conversation. Il me semble que ce que tu as de mieux à faire, c’est d’attendre la possibilité d’arriver à Nîmes ou à Montpellier. Maintenant un peu de patience suffira pour cela.

Adieu, mon cher ami. Mille choses à ma cousine. J’embrasse Loulou. Que fait-il? S’il m’écrivait, j’aurais un grand plaisir à voir son écriture.

Tout à toi du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Jean Marie Edmond Daudé d'Alzon, cousin du P. d'Alzon avait épousé,le 20 mars 1849, Rose Joséphine Marie Renault de Saint-Germain. Ils attendaient leur troisième enfant (Charles Jean Marie Louis) qui devait naître à Guéret le 8 mars 1859.
2. Le P. d'Alzon avait donc refusé d'être le parrain de son neveu Jean de Puységur, dont le père, Anatole de Puységur, était mort en juillet 1851 (*Lettre* 47, note 1).
3. Dans le Code de 1917, sous peine de non-licéité, un novice ou un profès religieux, à moins d'une nécessité urgente et d'une permission expresse accordée au moins par le supérieur local, ne peut être parrain de baptême, pas plus que quelqu'un engagé dans les Ordres sacrés, à moins d'une autorisation expresse de son ordinaire (C. 766, 4° et 5°).
4. Par contre, le P. d'Alzon n'avait pas cru devoir ou pouvoir refuser d'être parrain du premier enfant de son ami d'Esgrigny (*Lettre* 65, note 5).