DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.36

3 mar 1859 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il vient d’arriver. – Il a nommé le P. Saugrain son socius. Nouvelles touchant quelques postulantes ou religieuses. – Il est heureux de lui avoir fait du bien.

Informations générales
  • DR03_036
  • 1200
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.36
  • Orig.ms. ACR, AD 1173; D'A., T.D. 22, n. 551, pp. 202-203.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 HERITAGES
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ATTENOUX, CLAIRE
    2 BOLZE, MADAME SIMEON
    2 BOLZE, MARIE-GERTRUDE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 MORLOT, FRANCOIS-NICOLAS
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROCHER, ADRIEN-MAURICE DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SURIAN, MADAME DE
    2 SURIAN, MADEMOISELLE DE
    2 THERESE, SAINTE
    3 NIMES
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes, le] jeudi matin [3 mars 1859].
  • 3 mar 1859
  • Nîmes
  • *Pour Mme la supérieure g[énérale*.
La lettre

Ma chère fille,

Me voilà arrivé à très bon port et bien heureux de nos dernières conversations, mais j’ai peu de temps et je veux vous dire mille choses.

Si le P. Hip[polyte] n’est pas content de moi, tant pis pour lui! Je lui ai donné une quantité de mes notes de travail, je l’ai nommé mon socius, je lui ai annoncé qu’il travaillerait avec moi quand je préparerais mes instructions, afin de lui apprendre à s’y prendre(1).

Mme Bolze désire que sa fille vienne au plus tôt, elle va envoyer l’argent de son voyage. Mon opinion est qu’on mette Soeur M.-G[ertrude](2) au pied du mur: si elle refuse, ce sera bon; mais si elle vient, je crois bien qu’il faudra renoncer à elle.

J’arrange toutes choses pour que Thérèse de Rocher vous arrive vers Pâques. Son père n’est pas éloigné de donner son consentement.

Je n’ai pas vu Claire Attenoux.

M. de Cab[rières] a le front un peu brumeux de l’arrivée du P. Hip[polyte], mais je l’ai déjà assez éclairci.

Soeur M.-Walburge a le larynx fatigué, mais pas assez pour demander son rappel. Il faudra bien, si elle nous quitte, nous donner une maîtresse d’anglais, une musicienne pour la chapelle. Mme de Surian m’a dit qu’elle trouvait par sa fille qu’on n’exigeait pas assez de tenue des élèves.

Juliette(3) est moins coupable que sa soeur ne le suppose, elle avait voulu avoir les actions pour me les donner. Je lui ai parlé avec douceur mais un peu clairement; je doute pourtant qu’elle m’ait compris. Il y a des gens très curieux. Les intérêts réclamés par Joséphine(4) sont ceux des bons du trésor, que vous vous êtes chargée de faire retirer le 22 mars; elle vous écrira à cette époque.

Je ne reviens pas sur ma visite au cardinal(5): elle fut polie et froide, non de ma part, mais de la sienne, il était embarrassé.

Adieu, ma fille, et tout à vous du bien fond du coeur. Veuillez dire mille choses à vos filles, de ma part. Ce voyage est un de ceux où je vous ai laissées avec le coeur le plus plein et le plus élargi(6).

Tout vôtre encore une fois.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A son retour de Paris, le P. d'Alzon maintient à Nîmes le P. Saugrain venu de Paris le 17 février, pour la vérification de comptes. Il se l'attache comme socius pour les novices et les étudiants. Avant même le départ du P. d'Alzon, Mère M.-Eugénie avait écrit le 28 février au P. Saugrain: "Je vois de plus en plus que le Père veut vous garder. Eh bien! quand vous serez fatigué, qu'il soit entendu que c'est à nous qu'il vous renverra [...] Je crois bien que vous pouvez être fort utile à Nîmes; cependant, ce serait une folie de vouloir tout soulever et tout faire marcher."
2. Novice de l'Assomption, fille de Mme Bolze.
3. Juliette Combié et sa soeur Louise, religieuse.
4. Joséphine Fabre.
5. Le cardinal Morlot, auquel le P. d'Alzon avait fait une visite pour le préparer à la future fermeture de Clichy.
6. Dans sa même lettre du 28 février au P. Saugrain, Mère M.-Eugénie écrivait: "Je suis tout heureuse, mon cher Père, de retrouver tout votre abandon, toute votre confiance; il en sera bientôt de même avec le Père, que je n'ai jamais vu si bon." La Mère poursuit: "Le P. Picard, au contraire, est tout je ne sais comment, depuis votre départ; je ne sais si sa solitude lui pèse, ou plutôt je pense qu'il souffre des nerfs. Chacun son tour de crise: il n'y a que d'être vieux et encore d'avoir vieilli au service du bon Dieu, pour en être un peu quitte. Sainte Thérèse promet la paix aux bonnes religieuses vers 40 ans. Je ne sais pas ce qu'elle eût fixé pour les hommes. Mais je ne dis qu'à vous ce mot du P. Picard; ne le lui témoignez pas, ce ne serait pas aimable de ma part." Enfin, la Mère écrit encore: "Toutes nos Soeurs me demandent de vos nouvelles et vous conservent une bien affectueuse reconnaissance. Je serais enchantée que nos Soeurs du prieuré de Nîmes aillent à vous, toutes les fois que cela pourra s'arranger; mais c'est au P. d'Alzon à ménager sur ce sujet les susceptibilités du petit Père actuel" [l'abbé de Cabrières].