DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.57

21 apr 1859 Nîmes GOUY Marie du Saint-Sacrement ra

Notre-Seigneur veut des âmes plus portées à l’honorer au Très Saint-Sacrement, malgré leur indignité. – Que la joie de Pâques soit pour elle autant que Notre-Seigneur voudra la lui laisser.

Informations générales
  • DR03_057
  • 1220
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.57
  • Orig.ms. ACR, AL 404; D'A., T.D. 36, n. 8, pp. 122-123.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
  • A Soeur Marie du Saint-Sacrement de Gouy
  • GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
  • [Nîmes], Jeudi saint, [le 21 avril 18]59.
  • 21 apr 1859
  • Nîmes
La lettre

Soeur Marie du St Sacrement

Vous êtes fille à ne pas supposer que, vous devant une réponse, je n’aurai pas l’esprit ou plutôt le coeur de choisir pour vous écrire le jour de votre fête. Cependant, ma chère enfant, je viens vous la souhaiter très bonne, très sainte, très unie à Celui qui est votre tout.

Est-ce de l’imagination? mais quelque chose me pousse à croire [qu’Il] veut des âmes plus portées à l’honneur du Très Saint Sacrement.

Si cela est, est-ce que ma Soeur Marie du Saint-Sacrement ne doit pas être de ce nombre?

Pourquoi ne seriez-vous pas très aimée de Notre-Seigneur? Est-ce qu’Il s’arrête pour aimer ses créatures à leur indignité? Est-ce que nous communierions une seule fois si, pour approcher de l’eucharistie, nous attendions d’en être dignes?

Méditez donc un peu sur les grands mystères de la Passion, et vous verrez que la souffrance est la condition de la sainteté. Ce qu’il y a de pénible dans votre état vous est donc une garantie de ce que Dieu veut de vous.

Mais vous recevrez cette lettre le samedi saint, quand l’alleluia sera dit. Croyez-moi, reprenez votre joie, si vous le pouvez, autant du moins que Notre-Seigneur voudra vous la laisser, et si plus tard elle vous fuit, vous y aurez pris du moins des forces pour souffrir saintement.

Ecrivez-moi, tant que vous le voudrez, pourvu que vous ayez quelquefois la patience d’attendre mes réponses.

Tout vôtre, ma fille, avec un coeur de père.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum