DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.73

7 may 1859 Lamalou MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

S’il le fallait, il irait à Paris, mais pas de suite. – A propos du déplacement de Soeur M.-Augustine. – Nouvelles de Clichy.

Informations générales
  • DR03_073
  • 1232
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.73
  • Orig.ms. ACR, AD 1186; D'A., T.D. 22, n. 564, pp. 218-219.
Informations détaillées
  • 1 GUERRE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BOSSUET
    2 CUSSE, RENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    2 ROZET, FRANCOISE-MARIE
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Lamalou, 7 mai [18]59.
  • 7 may 1859
  • Lamalou
La lettre

Ma chère fille,

1° Je suis tout à vos ordres pour partir au moment où vous le voudrez(1).

2° Il est très vrai que je n’aurai pas d’argent pour faire le voyage de Paris.

3° J’avoue que je serai un peu embarrassé pour arriver à Paris trois ou quatre jours après la profession de ma nièce, et, sous ce rapport, je désirerais attendre un peu.

Mais peut-être le voyage ne sera pas nécessaire, si Soeur M.-Au- g[ustine] vous remet le petit billet que j’ai inséré dans ma lettre pour elle. Je lui dis très à propos tout ce que vous aviez envie que je lui dise, et, pour que le tout eût l’air de venir de moi et non de vous, je l’engage à vous en parler et je lui offre mon petit billet comme introduction.

J’avais commencé ma lettre en lui disant que j’étais tout surpris de trouver la sienne parmi celles auxquelles je devais une réponse, mais que je ne pouvais savoir si je lui avais répondu ou non, tant je savais ce que je voulais lui dire. Ce n’est pas mentir, cette phrase se rapporte à une autre partie de ma réponse, mais elle aura pu la prendre pour le tout.

Résumons. Si mon voyage est nécessaire, expédiez-moi de quoi le faire. Je suis ici jusqu’à vendredi, puis à Lavagnac où j’ai aussi bien des affaires et peu agréables, lundi 16 à Nîmes(2).

Adieu, ma fille. Tout vôtre et à vos ordres, comme vous le savez.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Le P. Laurent m'écrit qu'il ne désespère pas de l'affaire Clichy(3).|Quant à votre conduite envers Soeur M.-Aug[ustine], elle doit être nulle. Bossuet lui-même, qui avait lui aussi de l'esprit, *lâchait* les gens sur lesquels il se sentait impuissant. J'en suis juste au même point avec le P. Cusse, sauf que Cusse nous plantera là probablement un jour et que Soeur M.-Aug[ustine] doit vous rester. Poussez-la vers Nîmes. Figurez-vous que le P. Cusse, qui refuse de venir à Nîmes à cause du climat, me demande de s'offrir comme aumônier dans l'armée d'Italie!(4) Voici un mot pour Camille(5), à qui je le dois depuis longtemps.1. Dans sa lettre du 5 mai, Mère M.-Eugénie contait ses soucis au P. d'Alzon, "soucis qui, peut-être, écrivait-elle, vous décideront à nous donner quelques jours au sortir de Lamalou, avant de rentrer à Nîmes".
2. Le 8 mai, ayant reçu cette lettre, elle écrit de nouveau: "Je vous suis bien reconnaissante de votre bonté de m'offrir de venir, mais les choses s'étant un peu arrangées, je n'ai plus besoin de vous demander tout de suite, et je comprends votre embarras de venir quelques jours après la profession d'Alix" [Alix de Puységur, Carmélite].
3. La vente des terrains de Clichy.
4. Mère M.-Eugénie écrit le 8 mai: "Ne prenez pas encore votre parti de *lâcher* le *P. Cusse*, vous avez personnellement tant d'empire sur lui, et c'est un professeur si capable, mais partout où vous n'êtes pas il fera du mal. Pourquoi ne le laisseriez-vous pas aller à l'armée d'Italie; il y dépensera son besoin de changement et reviendra ravi des vôtres et de vous au bout de quelque temps. Ces têtes-là ont besoin quelquefois qu'on les laisse faire sans leur montrer leur folie et leur inconséquence."
5. Camille Rozet.