DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.76

9 may 1859 Lamalou VARIN_MADAME

Il est assuré de la discrétion de Mme de Rocher. – S’il le peut, il sera à Servas le 6 juin. – Elle peut accompagner sa fille à Auteuil, comme la laisser un temps au prieuré de Nîmes. – Elle doit surtout se dévouer à l’oeuvre de l’adoration et des tabernacles. – La solitude est toujours une croix. – Nouvelles de sa santé. – Son souvenir à ses filles et au curé de Servas.

Informations générales
  • DR03_076
  • 1235
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.76
  • Orig.ms. ACR, AP 70; D'A., T.D. 40, pp. 184-185.
Informations détaillées
  • 1 CHAPELLE PRIVEE
    1 CURES D'EAUX
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 VAILHE, SIMEON
    2 VARIN D'AINVELLE, CECILE
    2 VARIN d'AINVELLE, J.-B.-FELIX
    2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SERVAS
  • A Madame Varin d'Ainvelle
  • VARIN_MADAME
  • Lamalou, 9 mai [18]59.
  • 9 may 1859
  • Lamalou
La lettre

Votre lettre m’arrive à l’instant, Madame. Vous pouvez compter sur le plus absolu secret, sauf la découverte involontaire faite par Mme de Rocher, qui a reconnu dans les cartons d’autel quelques dessins que vous lui aviez déjà donnés(1). Mais vous savez combien sa discrétion est parfaite. Du reste, elle est à la campagne, loin de Nîmes, et de toute relation avec vous.

Le 5 juin est un dimanche et peut-être me sera-t-il difficile de m’absenter le matin; mais si cela m’est impossible, le lundi 6 je dirai la messe à Servas(2), à moins d’empêchements que je ne puis prévoir.

La pensée de conduire Mlle votre fille(3) à Paris est très bonne, mais je n’approuverais pas moins celle de la laisser à Nîmes pour quelque temps. Vous verrez ce qui sera pour le mieux, quand vous serez à ce moment solennel. Je me permets de persister à croire que vous devez surtout vous dévouer à l’oeuvre de l’adoration et des tabernacles. La première fois que vous viendrez à Nîmes, et, si vous n’y venez pas, je vous mettrai en relation à Alais avec deux ou trois personnes que je vous enverrai, afin que vous puissiez voir que vous n’êtes pas si seule que vous le supposez, dans l’ordre d’idées que vous m’exprimez et où le bon Dieu vous pousse, malgré vos terreurs contraires(4). C’est sans doute un grand chagrin pour vous qu’autour de vous les mêmes pensées ne soient pas partagées et ne trouvent pas(5) d’écho. Je crois avoir éprouvé dans le temps, quelque chose de semblable. Eh! mon Dieu, je l’éprouve bien encore aujourd’hui. Ce sont des croix, et les oeuvres de Dieu se font avec les croix.

Vous êtes trop bonne de me demander des nouvelles de ma santé. Je crois que les eaux me feront un bien nécessaire. J’ai dû leur sacrifier la consolation d’assister à la prise de voile noir de ma nièce(6), qui a fait ses voeux aujourd’hui et qui recevra le voile demain.

Je serai à Nîmes probablement mardi prochain(7), et, si vous deviez y aller, je serais bien heureux d’y être arrivé pour votre visite.

Adieu, Madame. Veuillez me rappeler au bon souvenir de Mesdemoiselles vos filles et agréer l’hommage de mes sentiments les plus respectueusement dévoués.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Si de faire mes compliments au curé de Servas peut contribuer à le maintenir dans ses bonnes dispositions, veuillez bien être mon interprète auprès de lui.1. Cf *Lettre* 1224.
2. Messe promise et à célébrer dans la chapelle funéraire de M. Varin d'Ainvelle.
3. Sa fille Isaure, qui devait entrer à l'Assomption le 8 octobre 1859.
4. Le texte reproduit littéralement le ms pour cette phrase.
5. Le ms porte *n'éprouvent pas*, ce que note le P. Vailhé en transcrivant: *ne trouvent pas* (T.D.).
6. Alix de Puységur, Carmélite.
7. Le 9 étant un lundi, mardi prochain peut être le 10 ou le 17. Ce sera effectivement le mardi 17 qu'il reviendra à Nîmes.