DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.94

22 may 1859 Nîmes CAUSSETTE Père

Il est prêt à se rendre à Toulouse. – Le temps n’est pas opportun pour commencer officiellement l’union, mais on peut la préparer (notamment par des échanges de religieux) et, le moment venu, Rome approuvera.

Informations générales
  • DR03_094
  • 1244
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.94
  • Orig.ms. ACR, AN 207; D'A., T.D. 39, p. 144.
Informations détaillées
  • 1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DU CALVAIRE DE TOULOUSE
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 DONEY, JEAN-MARIE
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    3 MONTAUBAN
    3 NIMES
    3 REIMS
  • Au Père Caussette
  • CAUSSETTE Père
  • Nîmes, 22 mai 1859.
  • 22 may 1859
  • Nîmes
La lettre

Mon bien aimé Père,

Je regrette, moi aussi, on ne peut plus de n’avoir pu aller à Toulouse; mais quand il le faudra, je serai à vos ordres pour y passer quelques jours. Je préférerais seulement que ce fût vers le mois de juillet ou au commencement d’août. Il y a, ce me semble, quelques préliminaires à poser avant d’aborder la question de l’union.

1° Le temps est-il opportun pour la commencer officiellement? Je réponds : non, et en cela je suis de l’avis des deux autorités que vous me citez(1).

2° Peut-on la préparer sérieusement, quoique de loin? Je réponds : oui, pourvu que cela se fasse prudemment. Ainsi pourquoi, si vous avez un religieux capable de prêcher avec succès une retraite à nos enfants, ne l’enverriez-vous pas l’an prochain? Et même si vous avez quelque prétexte honnête de nous envoyer un des vôtres, d’ici au mois d’août, pourquoi ne pas l’envoyer? Nous nous connaîtrions par là. J’ai été sur le point de vous prier de donner place à deux des nôtres parmi vos missionnaires, afin que nous pussions nous pénétrer réciproquement.

3° Rome approuve-t-elle les fusions des Congrégations naissantes? Je suis assuré que oui.

4° Si nous sommes assurés de l’approbation de Rome, que faire? Attendre le moment favorable, et le moment présent ne l’est pas; mais quand il sera arrivé, partir tous les deux, nous présenter au Saint-Père. Croyez, mon bien aimé Père, que nous aurons bien vite obtenu ce que nous demanderons, mais pas en ce moment. L’abbé Chaillot me demande une cellule à Nîmes, au cas qu’il lui faille quitter Rome. Vous voyez la raison de bien des effrois. Cela n’empêche pas que nous ne puissions utilement employer notre temps jusque-là, soit en priant, soit en nous voyant, soit en travaillant ensemble(2), soit en discutant les points de nos règles que nous accepterons des deux côtés.

Adieu, mon très Révérend Père. Croyez à ma bien vive, bien tendre et bien respectueuse affection. Il me semble impossible que, si vous m’aimez la moitié de ce que je vous aime, Notre-Seigneur ne fasse pas de nos deux coeurs un seul coeur dans les flammes du sien.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon répond à une lettre du 21 mai du P. Caussette, supérieur des Pères du Calvaire. Les deux autorités en question sont le cardinal Gousset, archevêque de Reims, et Mgr Doney, évêque de Montauban, dont le P. Caussette a sollicité l'avis. A l'un et à l'autre l'union des deux congrégations paraît réalisable "dans un avenir plus ou moins prochain", mais pas dans l'immédiat. La raison en est, pense le P. Caussette, l'atmosphère du moment peu favorable aux jésuites et aux réguliers en général.
En revenant de Reims, le P. Caussette s'était arrêté à Paris, où il avait rencontré les PP. Picard et Pernet, ainsi que Mère M.-Eugénie. Sur ces entrevues, voir *Lettre* 1227, n. 5 et *Lettre* 1229, n. 4.
2. A ce propos, voir *Lettre* 1238.