DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.107

17 jun 1859 Nîmes NARBONNE Comtesse

Ses épreuves sont le signe que Dieu la veut sainte. – Ses affaires vont moins mal qu’elle ne le croit. – Inquiétudes pour la santé de Mlle de Régis et de Marie de Rocher. – L’Adoration du Saint-Sacrement dans le diocèse. – Il sera très heureux de connaître Mlle de Jordan. – Qu’elle continue ses efforts de pacification.

Informations générales
  • DR03_107
  • 1256
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.107
  • Orig.ms. ACR, AM 244; D'A., T.D. 37 n. 9, p. 225.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 EPREUVES
    1 SANTE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 DU GRAIL
    2 JORDAN, MARIE DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 ROCHER, MARIE DE
    2 VAILHE, SIMEON
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME J.-B.-FELIX
    3 ALES
    3 ANDUZE
    3 ROCHEFORT-DU-GARD
    3 SAINT-HIPPOLYTE-DU-FORT
  • A Madame la comtesse de Narbonne-Lara
  • NARBONNE Comtesse
  • Nîmes, 17 juin 1859.
  • 17 jun 1859
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Dieu veut évidemment que vous soyez une sainte. Les épreuves par lesquelles il vous fait passer peuvent vous en convaincre. Toutefois, il vous laissera quelque chose, car j’ai vu hier à Rochefort(1) M. du Grail, qui m’apprit que l’affaire des 20.000 francs qu’il avait cru compromis était, au contraire, en très bon train et que toutes les possibilités étaient en votre faveur. J’avais donné rendez-vous à Rochefort à Mlle de Régis, mais figurez-vous que la pauvre fille s’est foulé le pied, le jour de la Pentecôte, et que l’enflure est très forte. Dans son état de santé, je vous assure que je ne suis pas sans inquiétude sur son compte. De son côté, Mme de Rocher m’apprend que le médecin du Sacré-Coeur lui a parlé de façon à lui donner de graves et très graves inquiétudes sur sa fille Marie. Vous voyez que tous nous avons nos croix.

Monseigneur diffère indéfiniment de publier le règlement de l’Adoration du Saint-Sacrement. Il n’y a donc rien d’imprimé, mais chaque paroisse peut prendre dans le mois autant de jours et d’heures qu’il est prudent d’en accepter, de façon à ce qu’il y ait, le plus possible, toujours un adorateur devant le Saint-Sacrement. Pour commencer on peut, à Anduze par exemple, ne prendre qu’un jour par semaine; à Saint-Hippolyte, où les catholiques sont plus nombreux, on peut en prendre deux, et peu à peu on augmente, à mesure qu’on trouve un plus grand nombre de personnes(2).

Veuillez dire à Mlle de Jordan combien je serais heureux de la connaître. C’est une joie que je me promets pour l’hiver prochain. Ne vous découragez pas dans vos projets de pacification; il en reste toujours quelque chose. Continuez. Si vous ne réussissez pas, Dieu bénira votre bonne volonté.

Adieu, ma chère fille. Mille souvenirs à vos enfants. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Où il s'est rendu en pèlerinage avec les anciennes élèves de Saint-Maur.
2. Le zèle de Mme de Narbonne pour l'oeuvre de l'Adoration perpétuelle apparaît dans sa lettre au P. d'Alzon du 17 juillet suivant. Elle y fait le point de l'organisation de l'oeuvre à Anduze, Saint-Hippolyte et paroisses avoisinantes, avec les succès et les difficultés qu'elle rencontre. Au même moment, dans la région d'Alès, Mme Varin mettait tout son zèle à diffuser cette adoration perpétuelle diurne. "La pratique gagna très vite tout le diocèse, et l'on peut affirmer que, sur les instances réitérées du P. d'Alzon, peu de paroisses ne l'ont pas, de son vivant, réalisée en tout ou en partie." (VAILHE, *Vie* II, pp. 172-173).