- DR03_109
- 1258
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.109
- Orig.ms. ACR, AD 1192; D'A., T.D. 22, n. 570, p. 224.
- 1 COLLEGE DE NIMES
1 PRIEURE DE NIMES
1 RECREATIONS DES RELIGIEUX
1 SANTE
2 BARNOUIN, HENRI
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 LAURENT, CHARLES
2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
2 PICARD, FRANCOIS
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE - A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- [Nîmes, 25 juin 1859](1).
- 25 jun 1859
- Nîmes
Ma chère fille,
Je viens de recevoir votre lettre et je vous remercie de me communiquer la lettre de Soeur Fr[ançoise]-Eug[énie](2). Elle me semble un peu ennuyée, ces jours-ci. Je crois, en effet, que M. de C[abrières] ne demande pas mieux que de rester, si on le presse; mais ce qui me chagrine le plus, c’est son père qui pèse énormément sur lui. L’arrangement que vous proposez me semble très bon pour les confessions(3). Toutefois il y aura à voir pour les vacances, époque où M. de C[abrières] et moi sommes absents. Vous ai-je dit que M. de C[abrières] avait prié Monseigneur de me dire qu’il désirait se retirer, et que Monseigneur l’avait refusé sous je ne sais quel prétexte, et au fond, m’a-t-il avoué, parce qu’il ne sait qu’en faire pour le moment. Quant aux récréations des Soeurs, quelque plaisir que j’aie à leur donner cette marque d’intérêt, comme il faut me gêner pour y aller, soyez sûre qu’il sera facile de tout arranger sur ce chapitre(4).
Priez donc pour que nous ayons des sujets. La santé du P. Hip[polyte] m’inquiète bien, et il me tarde fort d’être aux vacances. Vous ai-je dit que je compte être à Paris vers le 6 ou 8 du mois d’août. Je n’ai pas le temps d’être plus long; je vous laisse, ma fille. Le P. Laurent est très bien disposé, soutenez-le et rapprochez-le du P. Picard.
Encore une fois tout vôtre.
2. Mère M.-Eugénie n'avait pu résister au plaisir de lui faire lire "la jolie lettre de votre petite Mère de Nîmes", mais en le priant bien de la lui renvoyer "car elles sont si jolies que j'y tiens".
3. L'abbé de Cabrières, sous-directeur du collège de Nîmes, envisageait d'abandonner cette charge. Comme il était en même temps le confesseur ordinaire des religieuses du prieuré et partageait avec l'abbé Barnouin le soin de confesser leurs élèves, il avait fallu envisager son remplacement au cas où il viendrait à s'éloigner de Nîmes. Mère M.-Eugénie, qui n'était pas vraiment convaincue de la fermeté du dessein de l'abbé de Cabrières, et bien qu'elle fût assez réticente vis-à-vis de la direction qu'il donnait aux soeurs (lettre du 9 janvier), proposait dans la lettre à laquelle répond le P. d'Alzon de "laisser à M. de C. toutes les soeurs qui s'adressent à lui volontiers". "Cet arrangement, disait-elle, aura toujours sa raison d'être dans la répugnance que j'éprouverais à priver les soeurs d'un confesseur auquel elles vont volontiers et dans votre position de Supérieur qui rend moins convenable que vous soyez le confesseur ordinaire et régulier de la maison." Et elle ajoutait: "Il me semble que pendant vos absences *toutes* les soeurs feraient bien d'aller à M. de C. pour que la communauté religieuse au moins n'ait pas *trois* confesseurs. Pour ne pas multiplier non plus les confesseurs des élèves, il me semble que M. Barnouin devrait cesser de l'être."
4. Mère M.-Eugénie avait écrit: "Je pense toujours que vous ferez mieux d'aller peu ou point aux récréations, vous verrez qu'ensuite il en arrive des orages et puis il faut vous arranger pour que vos absences ne causent pas d'ennuis."