DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.119

8 jul 1859 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Soeur M.-Françoise est une bien pauvre tête. – La maison du jardinier et le jardin. – Il n’est pour rien dans certaines déterminations qui se prennent au collège.

Informations générales
  • DR03_119
  • 1266
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.119
  • Orig.ms. ACR, AD 1194; D'A., T.D. 22, n. 572, pp. 226-227.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 ESPRIT DE FRANCHISE A L'ASSOMPTION
    1 JARDINS
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BOURDET, MARIE-FRANCOISE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 PARIS
    3 REIMS
    3 SEDAN
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 8 juillet 1859.
  • 8 jul 1859
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je souhaite que ces quelques lignes puissent vous arriver avant votre départ de Sedan(1). Dans tous les cas elles seront à Paris en même temps que vous, puisque vous vous arrêtez à Reims. Soeur M.-Françoise est une bien pauvre tête. Puisqu’elle vous a montré ma lettre, vous avez pu comprendre ce qu’était la sienne. Ces gens qui ne peuvent se déterminer à tout dire, font beaucoup de mal par tout ce qu’ils laissent soupçonner(2).

Veuillez faire dire d’une manière positive où vous voulez que l’on construise la maison du jardinier. Il serait temps de s’en occuper, si l’on ne veut pas qu’il y prenne des rhumatismes. J’avais songé de la mettre près du couvent, mais il faudra la renverser plus tard et ce sera une dépense de plus. La mettre où vous indiquiez dans votre précédente lettre, c’est choisir juste l’endroit le plus désagréable pour l’oeil. Mais une fois cette observation faite, veuillez répondre et on se hâtera de construire; il en est temps. Je ne propose rien pour le jardin, je dis seulement que si vous voulez faire faire les remblais indiqués par M. de Cabrières, c’est le moment, mais on peut laisser les choses comme elles sont. Ce que je désire savoir un peu positivement, c’est ce que vous voulez qu’on fasse et qu’on ne fasse pas. Où voulez-vous la maison du jardinier? Si vous la mettez près du couvent, est-ce contre les murs et de quel côté? Si c’est près du couvent, quand on l’ôtera, ne sera-ce pas une dépense inutile ? Que faut-il faire pour le jardin? Faut-il ne pas s’en occuper? Faut-il presser pour que l’on puisse planter au moins cette année?

Soeur M.-Augustine m’obsède pour une tonne[lle], dont nous n’aurons à jouir qu’au printemps prochain. La voulez-vous et comment la voulez-vous? Préférez-vous que je laisse toutes ces questions à traiter à Soeur Fr[ançoise]-Eugénie? J’y suis tout disposé, mais cette sainte fille me fait l’effet d’être si écrasée de ces détails que je m’en mêle peut-être trop. Mais enfin si vous voulez être gardées par un homme, il lui faut un abri(3).

C’est à dessein que je ne vous parle pas du collège. Je laisse certains événements se dérouler et je tiens à établir que je ne suis pour rien dans certaines déterminations(4). Quand elles seront accomplies, je verrai ce que j’aurai à faire. Ce que je puis vous dire, c’est que je suis au mieux avec l’évêque et que rien n’est amusant comme l’ennui qu’il éprouve de certaines gens, qui, par un motif de perfection, se jettent entre ses bras et lui demandent de leur donner de l’emploi.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie séjourna à Sedan du 2 au 9 ou 10 juillet.
2. Voir *Lettre* 1243.
3. Nous n'entrerons pas dans le détail de la réponse de Mère M.-Eugénie à toutes ces questions. Contentons-nous de dire qu'elle révèle un esprit très pratique et le souci de ne pas engager de dépenses inutiles. Un mot cependant de la maison du jardinier: "Quoique je sois plus brave que nos soeurs, écrit-elle, je ne serais pas rassurée si je ne pouvais appeler le jardinier et aller le chercher en cas d'alarme." Elle suggère donc la construction d'un bâtiment provisoire très simple, relié au couvent par une sonnette qui permettra aux soeurs d'appeler le jardinier "en cas de frayeur" (lettre du 12 juillet).
4. Le P. d'Alzon fait allusion ici à la démission de l'abbé de Cabrières et à certains bruits qui commencent à courir sur le départ possible d'autres membres du personnel du collège de Nîmes.