DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.151

9 sep 1859 Lamalou VARIN_MADAME

Sa santé s’améliore. – Un livre du P. Faber à lire. – Il n’aurait pu faire grand-chose à Alais. – Il ne sait trop quand Mgr parlera de l’oeuvre des Tabernacles. – Qu’elle s’occupe avec persévérance de l’oeuvre de la colonie. – Il compte se rendre à Servas à la fin d’octobre et il s’entendra avec elle pour l’autel privilégié.

Informations générales
  • DR03_151
  • 1301
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.151
  • Orig.ms. ACR, AP 72; D'A., T.D. 40, n. 20, pp. 197-198.
Informations détaillées
  • 1 AUTEL
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 CURES D'EAUX
    1 INDULGENCES
    1 ORPHELINATS
    2 FABER, FREDERIC-WILLIAM
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
    3 ALES
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 LONDRES
    3 SERVAS
  • A Madame Varin d'Ainvelle
  • VARIN_MADAME
  • Lamalou, 9 sept[embre 1859].
  • 9 sep 1859
  • Lamalou
La lettre

Je me hâte de vous remercier, Madame, de vos bons et aimables reproches. Je sais bien que je les mérite un peu, non pas d’une manière absolue cependant. Votre lettre m’était arrivée à Paris; j’étais sans cesse à courir. De retour, j’ai eu un surcroît de travail et aussi de fatigue; mais j’attendais Lamalou pour me dédommager de mon silence forcé et je veux vous remercier de m’y avoir prévenu. Ma santé semble s’améliorer tous les jours. Ma tête est, ce me semble, revenue à son état normal. J’éprouve bien quelques misères qui m’avertissent que nous ne sommes pas immortels, mais entre mon état présent et celui d’il y a quelques années, je trouve toute la différence de la nuit au jour.

Permettez-moi de vous recommander un livre qui va être, s’il n’est déjà, traduit de l’anglais en français. Il est du P. Faber, de l’Oratoire, et son titre est: Le pied de la croix(1). C’est un charmant traité sur les douleurs de la Sainte Vierge. Je crois que vous pouvez y trouver des choses excellentes pour vous. Vous êtes trop bonne de me regretter pour Alais. Je puis vous assurer que je n’y aurais pas fait grand’chose. Le bon Dieu sait pourquoi il rend certains efforts impuissants. Monseigneur m’assure toujours qu’il va parler de l’oeuvre des Tabernacles; il m’a fait lui donner, à plusieurs reprises, le nom des dames correspondantes. Je ne sais trop quand il se décidera à en dire quelque chose. Je présume pourtant que ce sera pour la retraite pastorale. Quant aux idées que vous nous aviez données, elles nous ont paru excellentes, et il me semble arrêté en principe que l’on est résolu à les suivre.

Permettez-moi d’insister surtout pour le chapitre de la colonie(2). C’est là votre oeuvre par excellence. Que le diable y sème de temps à autre de l’ivraie, il n’y a pas à s’en étonner. Une oeuvre pareille doit lui causer plus d’un déplaisir. Raison de plus d’y mettre toute la persévérance possible. Je médite une excursion à Servas du 25 oct[obre] au 1er novembre, ce sera dans cette semaine que je pourrai prendre un peu de liberté. La première fois que j’aurai l’honneur de vous voir, je m’entendrai avec vous pour l’autel privilégié. Si toutefois c’était pour un autel de l’église de Servas, le curé n’aurait qu’à faire sa demande et l’envoyer à l’évêché.

Adieu, Madame. Veuillez me rappeler au souvenir de Mlle Isaure et agréer l’hommage de mon plus respectueux dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon a déjà recommandé ce livre à Mère M.-Eugénie l'année précédente, et il figure dans un ancien catalogue des livres du P. d'Alzon (DF 12): *The Foot of the Cross*, London 1858.
2. L'orphelinat agricole fondé par Mme Varin. Dans une lettre au P. d'Alzon du 7 mai, Madame Varin faisait l'éloge des grands garçons de 18 à 20 ans, mais trouvait les *moyens* plus difficiles.