DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.169

19 oct 1859 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Qu’elle surveille sa santé et ne fasse pas tout par elle-même. – Questions diverses relatives au prieuré. – Soeur M.-Augustine. – L’humilité de coeur qu’elle doit demander à Dieu. – Il reste dans le *Directoire* des expressions défectueuses à corriger. – Clichy.

Informations générales
  • DR03_169
  • 1320
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.169
  • Orig.ms. ACR, AD 1208; D'A., T.D. 22, n. 586, pp. 239-240.
Informations détaillées
  • 1 DIRECTOIRE DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 HUMILITE
    1 MUTATION DES BIENS IMMEUBLES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 SANTE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 COIRARD, MIRRA
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 AUTEUIL
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
    3 SETE
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes], le 19 octobre 1859.
  • 19 oct 1859
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Il me semble que mon exemple devrait vous profiter et que vous feriez bien de vous soigner un peu plus que vous ne le faites(1). Vous tomberez tout à coup, si vous ne prenez pas votre parti de vous surveiller. Qu’il me tarde de savoir Soeur M.-Bernard(2) auprès de vous pour diminuer vos fatigues! De grâce, faites faire un peu plus, vous formerez des remplaçantes et vous rendrez un bien plus grand service à la Congrégation qu’en vous épuisant toute seule.

Mlle Coirard est entrée hier. J’ai voulu qu’elle se reposât quelque temps d’abord. J’espère qu’elle sera un jour une excellente lingère ou infirmière. Elle a soigné toute sa vie des malades. Vous savez qu’en dehors de ce qu’elle vous a donné, elle a encore 5.000 francs à toucher.

Soeur Fr[ançoise]-Eugénie procède un peu lentement. Elle avait besoin d’une Soeur converse et elle laissait, depuis je ne sais combien de temps, à Cette une excellente couturière, qui depuis cinq ans soupire après l’Assomption. C’est le P. Hippolyte qui lui en avait donné le goût. J’ai décidé de la prendre. J’ai fait quelques concessions sur le prix de la pension, sur la demande de Soeur Fr[ançoise]-Eug[énie], pour deux petites filles qui ne sont pas de Nîmes et qui ne songeaient pas à Saint-Maur. Si vous êtes, en venant ici, aimable pour Mme Correnson, j’espère au printemps vous donner sa fille aînée(3).

Que Soeur M.-Aug[ustine] ne vous inquiète pas. Il est vrai qu’elle est bien un peu à mes trousses, mais je ne comprends [pas] qu’elle y soit autant, vu le peu de façon avec laquelle je la traite. Je renonce à la traiter sérieusement, parce que, si je la prends ainsi, il faut se perdre dans les théories, et que pour la pratique elle n’y comprendra jamais rien. Mais j’ai parfaitement mes coudées franches.

Quant à vous, ma bien chère fille, il m’est très évident que ce que vous avez le plus à demander à Dieu, c’est une franche et sincère humilité de coeur. Voyez comme à chaque moment vous vous reprenez par ce côté-là. Qu’il me tarde de vous revoir pour vous faire un peu de bien, si je le puis autant que je le désire. Vous avez dans le Directoire certaines expressions défectueuses que je n’ai pas eu le temps de corriger, mais ces incorrections disparaîtront quand nous donnerons la dernière forme. Je prie bien le bon Dieu de nous faire vendre Clichy. Quelque chose me dit que nous devons plier nos voiles pour quelque temps.

Tout à vous avec un coeur bien tendrement dévoué.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
La lettre ci-jointe est une commission dont Soeur M.-Gonz[ague] pourra se charger. J'y tiens peu.1. Mère M.-Eugénie était souffrante depuis quelques jours et le restera pendant plusieurs semaines.
2. Supérieure de Sedan, que Mère M.-Eugénie se disposait à rappeler à Auteuil.
3. Marie, future Mère Emmanuel-Marie, première supérieure générale des Oblates de l'Assomption.