- DR03_178
- 1328
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.178
- Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 2, p. 118.
- 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
1 EDUCATION RELIGIEUSE
1 ENERGIE
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 PATIENCE - A Soeur Marie du Saint-Sacrement de Gouy
- GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
- [Nîmes, le 19 novembre 1859].
- 19 nov 1859
- Nîmes
Ma bien chère fille,
Ce que vous me dites est très vrai. Notre-Seigneur veut vous faire sentir un peu fortement le poids de sa croix et j’y vois, pour mon compte, un très grand bien pour vous. Une religieuse ne peut sortir de sa courte régularité que par la souffrance, et si Notre-Seigneur se retire de vous, c’est uniquement afin de vous obliger à le chercher avec un empressement plus vif et plus amoureux. Estimez-vous heureuse, si ce bon Maître veut exiger plus de vous en vous envoyant quelques ennuis plus forts. Il est très doux de s’endormir sur le sein de Dieu; mais, après cette nuit paisible du sommeil, vient le jour où il faut travailler dans la sueur et la fatigue. Vous y êtes, travaillez donc sur le champ de votre coeur. Le moment du repos viendra encore, mais quand vous l’aurez de nouveau mérité. Vous avez pour cela deux moissons à faire, l’une dans votre âme, l’autre dans l’âme de vos enfants. La patience, le mépris de vous-même, l’amour de la souffrance, voilà les épis que doit produire votre coeur. L’esprit de foi, une vraie piété, un caractère assoupli, voilà ce que vous devez mettre au sein du pensionnat qui vous est confié. Fortifiez-vous et soyez énergique. Vous recueillerez les fruits de vos travaux et vous retrouverez Notre-Seigneur, qui vous le paiera au centuple.
Priez pour une retraite que je prêche demain aux Conférences de Saint-Vincent de Paul.
E.D'ALZON.