DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.178

28 nov 1859 Nîmes PICARD François aa

Dieu ne semble pas vouloir leur donner les vocations qu’il espérait en prêchant une retraite aux Conférences de Saint-Vincent de Paul. – Le P. Hippolyte réussit parfaitement avec les élèves, et la maison va bien. – L’abbé de Cabrières est oublié. – Se sanctifie-til? – Clichy ferait mieux de tout laisser entre les mains de la supérieure.

Informations générales
  • DR03_178
  • 1329
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.178
  • Orig.ms. ACR, AE 84; D'A., T.D. 25, n. 85, p. 75.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 MUTATION DES BIENS IMMEUBLES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CUSSE, RENE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 LAURENT, CHARLES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
  • Au Père François Picard
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 28 nov[embre 18]59.
  • 28 nov 1859
  • Nîmes
La lettre

Il y a un siècle que je ne vous ai écrit, mon cher enfant. Je viens de passer une semaine un peu occupée. J’ai prêché une retraite aux Conférences de Saint-Vincent de Paul. J’aurais voulu y trouver quelques vocations. Mais Dieu semble ne pas vouloir nous donner ce que nous lui demandons. Cependant, je crois que nous aurons bientôt un jeune homme qui fait sa retraite au noviciat et qui est bachelier es-sciences.

La maison va bien. Malgré les appréhensions du Père Cusse, le P. Hippolyte a parfaitement réussi avec les élèves(1), et tous ont chaque jour une plus grande confiance en lui; ce qui me donne un immense repos. Peut-être cherche-t-il trop à parler, et c’est une démangeaison de poitrine. L’abbé de C[abrières] est si bien oublié, ou plutôt on s’aperçoit si fort que les choses vont mille fois mieux depuis son départ, que je crois que c’est à en remercier le bon Dieu. Il ne nous manque que des élèves. Mais sauf q[uel]q[ues) plaintes sur la nourriture, les maîtres sont, ce me semble, assez contents pour se transformer en prospectus vivants de la maison; ce qui est beaucoup.

Vous sanctifiez-vous? Il me semble que vous le devez; sans quoi la solitude vous serait funeste. Je ne vous parle pas de Clichy, où ils me font l’effet de gâter les affaires, en s’en mêlant et en ne laissant pas tout entre les mains de la supérieure.

Adieu. Je vous embrasse totis viribus.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "Le P. Cusse part pour Nîmes convaincu que le sous-directorat du P. Hippolyte coulera la maison", avait écrit le P. Laurent à la fin-septembre, mais tous les témoignages concordent pour louer le travail du P. Hippolyte au collège. Ainsi le 19 novembre, le P. Galabert, qui du reste ne manque jamais une occasion de dire du bien de ses confrères, écrit au P. Picard: "La maison marche très bien, les élèves sont contents et les parents enchantés du bon P. Hippolyte. La discipline est plus ferme, plus sérieuse, il y a plus de régularité et d'exactitude. Le bon P. Hippolyte se dévoue corps et âme, il est admirable de dévouement".