DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.185

26 dec 1859 Nîmes PICARD François aa

Il le remercie pour ses voeux. – Les souffrances de l’Eglise l’absorbent davantage que leurs propres misères. – Projet d’adresse au Pape.

Informations générales
  • DR03_185
  • 1334
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.185
  • Orig.ms. ACR, AE 85; D'A., T.D. 25, n. 86, p. 76.
Informations détaillées
  • 1 EPREUVES DE L'EGLISE
    1 QUESTION ROMAINE
    2 LA GUERONNIERE, LOUIS DE
    2 NAPOLEON III
    2 PIE IX
    3 VILLAFRANCA
  • Au Père François Picard
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 26 déc[embre] 1859.
  • 26 dec 1859
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Mon bien cher petit Bertiolet,

Puisque vous vous trouvez bûche(1), je me trouve cruche, mais cruche pleine des meilleurs sentiments pour vos enfants et pour vous en particulier. Que Dieu vous rende vos voeux auxquels il ne manque que de mettre le feu, pour qu’ils soient enflammés! Pour moi, je veux vous dire qu’en dehors de nos misères les souffrances de l’Eglise(2) m’absorbent bien. Je vais avoir une réunion pour examiner si nous ne ferons pas une adresse au Pape.

Adieu, bien cher ami. Offrez mes voeux de bonne année à toutes les religieuses d’Auteuil, quoique j’espère bien leur écrire.

Tout à vous du fond de l’âme.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dans sa lettre datée de la veille, le P. Picard avait écrit: "Mon silence d'hier a dû vous étonner..." (le P. d'Alzon pouvait s'attendre en effet à recevoir des voeux de fête le jour de Noël), et il s'excusait en disant: "... mais j'étais aussi bûche qu'on puisse l'être..."
2. Le P. d'Alzon pense à la brochure de La Guéronnière, *Le Pape et le Congrès*, parue le 22 décembre et dont la thèse, en accord avec Napoléon III, était que "plus l'Etat sera petit, plus le Pape sera grand". On l'a vu, la satisfaction des catholiques français après Villafranca avait été de courte durée. Depuis l'allocution consistoriale du 26 septembre surtout, les prises de position d'évêques français en faveur du pouvoir temporel du Pape s'étaient multipliées. Avec la parution de la brochure de La Guéronnière, l'opposition d'une bonne partie des catholiques français à la politique italienne de l'empereur va se faire plus vive et toute la décennie qui s'ouvre va en être marquée. Le P. d'Alzon se plaça aussitôt au premier rang des défenseurs du Pape. Voir *Le P. d'Alzon défenseur des droits du Saint-Siège (1859-1870)* dans *Documentation biographique*, II, pp. 674-692.