DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.191

1859 GOUY Marie du Saint-Sacrement ra

Le progrès dans la perfection ne va pas sans souffrance. – Il est temps de faire l’effort qui vous est demandé et qui consiste peut-être en plus d’attention à l’oraison, plus de promptitude dans les sacrifices, plus d’union à N.S. après la communion, plus d’amour de l’Eglise et des âmes: N.S. lui-même vous le dira.

Informations générales
  • DR03_191
  • 1343
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.191
  • Orig.ms. ACR, AL 408; D'A., T.D. 36, n. 12, p. 125.
Informations détaillées
  • 1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE PRIERE
  • A Soeur Marie du Saint-Sacrement de Gouy
  • GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
  • [1859]
  • 1859
La lettre

Je ne sais, ma fille, si je pourrai vous écrire un peu longuement. J’ai été bien dérangé, ce matin, et pourtant je ne voudrais pas tarder à vous répondre. Vos lettres me font tant de joie! Et que je voudrais vous engager à m’écrire souvent! Vous me paraissez si bien prendre la vie par le côté où une religieuse doit la prendre que cela fait du bien et que si, comme vous voulez bien le dire, je vous suis un père bon, vous m’êtes très bonne aussi, croyez-le bien.

Les dégoûts, les ennuis que vous éprouvez n’ont rien qui vous surprennent, je pense. Il me semble que vous le[s] connaissez depuis un peu plus longtemps qu’aujourd’hui. Et puis, quand donc une âme a-t-elle fait des progrès dans la perfection sans souffrance? Seulement si je désirais quelque chose, je voudrais que vous ne fussiez pas trop loin d’ici, afin que je pusse vous pousser à faire, non pas plus, mais mieux. Vous me paraissez quelquefois comme sur le seuil d’un monde nouveau; vous n’avez plus qu’un pas à faire et vous ne le faites pas. Il est temps, je crois, de faire cet effort suprême, après lequel d’autres efforts vous seront peut-être encore demandés. Mais enfin vous avez à faire un vol, si je puis dire ainsi, sauf à vous reposer, quand vos ailes ne pourront plus vous porter. En quoi doit-il consister? Vraiment, Notre-Seigneur vous le dira lui-même. Mais c’est peut-être en plus d’attention à votre oraison, plus de promptitude dans vos sacrifices, plus d’union à Notre-Seigneur après la communion, plus d’amour de l’Eglise et des âmes, enfin, plus de tout ce qui enflamme le coeur d’une vierge, épouse du roi de la terre et du ciel.

Adieu, ma fille. Tout vôtre. Priez bien pour moi, qui vous suis si paternellement dévoué.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum