- DR03_202
- 1351
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.202
- Orig.ms. ACR, AL 409; D'A., T.D. 36, n. 13, pp. 126-127.
- 1 ESPERANCE
1 HUMILITE
1 OUBLI DE SOI
1 SUPERIEURE
2 GOUY, MARIE DE JESUS DE
3 SEDAN - A Soeur Marie du Saint-Sacrement de Gouy
- GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
- [le 3 janvier 1860](1).
- 3 jan 1860
Vous savez, ma chère enfant, si c’est du fond du coeur que je vous souhaite une bonne année. Puisque commence pour vous une vie nouvelle, croyez qu’autant qu’il dépendra de moi j’en porterai avec vous le fardeau.
Le premier conseil que je vous donnerai, c’est de n’avoir pas trop peur. A brebis tondue Dieu ménage le vent. On vous a mis là où vous êtes. Capable ou incapable d'[y] être, qu’importe? Est-ce vous qui vous vous y êtes mise? L’essentiel est que vous alliez là où l’obéissance vous veut; le reste est une affaire de foi, de votre part.
Le second conseil, c’est que vous songiez un peu moins à vous et un peu plus à Dieu. Dans l’ordre surnaturel, le sentiment de notre impuissance n’a pas besoin de tant d’actes de foi. Eh! oui, ma fille, nous sommes incapables, très incapables. Qu’est-ce que cela prouve? Vraiment pas grand-chose, sinon que Dieu veut montrer qu’il peut agir sans nous ou avec des instruments aussi misérables que nous. Voyez la grande merveille. Quand Dieu voulut faire le premier homme, il prit un peu de boue. Pour faire une supérieure, il prend Soeur M[arie] du Saint-Sacrement. C’est la continuation du même miracle.
Adieu, ma fille. Dieu vous protège et vous fasse comprendre qu’il faut tenir peu de compte de soi et tout compte de lui!
E.D'ALZON.