DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.417

13 feb 1861 MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra

Qu’elle lui fasse confiance et ne s’occupe qu’à se sanctifier. – Pour Cocotte: des nouvelles de son amie. – Il priera pour sa mère. – La règle avant la ceinture. – La contrition parfaite. – Tenir les enfants avec fermeté et leur imposer l’esprit de générosité. – Il passera par Bordeaux s’il le peut. – On n’aime pas l’humiliation pour elle-même, mais comme preuve d’amour.

Informations générales
  • DR03_417
  • 1568
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.417
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 40, n. 6, pp. 334-335.
Informations détaillées
  • 1 CEINTURE INSTRUMENT
    1 CONTRITION
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 EDUCATION RELIGIEUSE
    1 HUMILITE
    2 MAC NAMARA, MADAME
    3 BORDEAUX
    3 NIMES
  • A Soeur Marie-Marguerite Mac-Namara
  • MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra
  • Mercredi des cendres [13 février 1861](1).
  • 13 feb 1861
La lettre

Si ma très chère fille voulait se mettre dans la tête que quand je promets sérieusement à quelqu’un d’être toujours son père, je tâche de tenir parole, peut-être ne se tourmenterait-elle pas comme elle le fait et tâcherait de vivre en paix, ce qui est une bonne chose pour avancer au service de Dieu. Qu’il soit donc bien entendu que vous ne devez plus avoir d’inquiétude, que vous devez vous reposer sur ce que je vous ai dit, pour ne vous occuper qu’à vous sanctifier.

Je vais très bien, vous pouvez le dire à notre si chère Cocotte, en lui faisant mes plus tendres compliments. Vous pouvez ajouter que son amie fait des progrès étonnants dans la souplesse, l’obéissance, la dépendance, l’humilité. Pour l’encourager elle ferait bien de lui écrire une lettre de félicitations. Je prierai de bien bon coeur pour Madame votre mère, n’en doutez pas. Profitez de ce que vous êtes plus calme pour avancer dans la possession de vous-même. Ne portez la ceinture que ce qu’il faudra pour ne pas vous empêcher de pratiquer la règle; car la règle avant tout, la ceinture ne vient qu’après.

La contrition parfaite suppose la charité parfaite, et la charité parfaite efface tous les péchés et leur coulpe temporelle.

Tenez toujours vos enfants avec une certaine fermeté et tâchez d’établir qu’il faut prendre un esprit généreux pour mériter le ciel. Si la première communion de nos enfants de Nîmes ne m’en empêche pas, je ne demande pas mieux que de m’arrêter deux ou trois jours à Bordeaux en revenant de Paris, mais ceci est subordonné à la première communion de Nîmes.

On n’aime pas les humiliations ni pour elles-mêmes ni comme pénitence, mais comme preuve d’amour. Est-ce que vous ne feriez pas volontiers pour votre père quelque chose qui sans ce motif vous répugnerait? On n’aime pas l’humiliation in se, on l’aime en but [= vue] de celui à qui on l’offre.

Adieu, ma fille. Appuyez-vous tous les jours plus sur Dieu et croyez à mon bien tendre dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La date du *22 février 1860* proposée par les T.D. ne peut convenir, car la fondation des Religieuses de l'Assomption à Bordeaux, où Soeur M.- Marguerite fut nommée maîtresse du pensionnat, n'eut lieu que le 25 août 1860. D'autre part, en 1862 Soeur M.-Marguerite n'était plus à Bordeaux.