DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.213

25 feb 1860 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il espère que son voyage aura été utile. – Le P. Caussette lui fournira un bon prédicateur, mais lui a paru peu empressé en ce qui regarde la réunion. – Une petite chapelle dans le Faubourg Saint-Honoré serait désirable. – Il a songé à elles toutes à Ste Germaine de Pibrac. – Il ne quittera pas le collège de Nîmes avant d’avoir la conviction que les vocations y sont impossibles.

Informations générales
  • DR03_213
  • 1361
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.213
  • Orig.ms. ACR, AD 1224; D'A., T.D. 22, n. 602, p. 255.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 DENIER DE SAINT-PIERRE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DU CALVAIRE DE TOULOUSE
    1 QUESTION ROMAINE
    2 ALBIOUSSE, NUMA D'
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CAUSSETTE, JEAN-BAPTISTE
    2 DESPREZ, JULES-FELIX
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 LALLIER, HENRI
    2 MAC NAMARA, MARIE-MARGUERITE
    2 MARTIN
    2 MIOLAND, JEAN-MARIE
    2 NOURRIT, MARIE-JOSEPHINE
    2 PECOUL, AUGUSTE
    2 PEGUEIROLLES, LUDOVIC DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SACCONI, CARLO
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
    3 AUTEUIL
    3 BORDEAUX
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PIBRAC
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes, le 25 février 1860](1).
  • 25 feb 1860
  • Nîmes
La lettre

Me voilà à Nîmes depuis hier, et j’espère que mon voyage n’aura pas été le vol de la mouche du coche, ce qui me cause toujours une si grande frayeur(2).

Le P. Caussette nous donnerait à Paris, pour l’hiver prochain, un très bon prédicateur de ses religieux, et ce serait un moyen de réunion. Toutefois j’ai été peu content de lui au point de vue de l’empressement. Il m’a pourtant avoué qu’avec son nouvel archevêque l’exécution du projet serait plus facile(3). Une petite maison, une petite chapelle, voilà ce qu’il faut désirer dans le faubourg Saint-Honoré(4).

J’ai bien prié pour vous toutes, mais en particulier pour Soeur M.-Joséphine(5), Soeur M.-Marg[uerite], Soeur Jeanne-Em[manuel] et Soeur M.-Gonzague, à Sainte-Germaine de Pibrac. Il me paraîtrait imprudent de quitter le collège de Nîmes(6). En ce moment je veux le travailler, s’il est possible, jusqu’à ce que j’aie la conviction que les vocations y sont impossibles, ce que je ne crois pas.

Adieu, ma fille. Il me semble que je suis tellement vôtre qu’il me paraît difficile que vous ne soyez pas extrêmement mienne.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon rentra à Nîmes le 24 février (Journal du P. Saugrain, CD 2).
2. "Le Père a couru tout le temps qu'il a passé ici... il part ce soir pour faire sa tournée", avait écrit le P. Picard le 14 février (à Galabert). De cette tournée nous savons peu de choses: une lettre datée du 16 atteste sa présence à Bordeaux ce jour-là, et notre lettre nous permet de dire qu'il s'arrêta également à Toulouse pour y voir le P. Caussette. A part cela, comment employa-t-il les dix journées qui séparent son départ de Paris de sa rentrée à Nîmes? Il semble bien que la "tournée" dont parle le P. Picard soit liée à la question romaine: le P. d'Alzon veut prendre le pouls de divers diocèses, essayer de coordonner leur action en faveur du pape et sans doute de créer des comités du Denier de Saint-Pierre, comme il vient de le faire à Paris. Car si à Paris les affaires de la congrégation - avenir du collège de Clichy, projet d'une maison de résidence - occupèrent une partie de son temps, ce qui le fit "courir tout le temps", ce fut la question romaine, et entre autres précisément l'établissement de comités du Denier de Saint-Pierre. Deux lettres d'Auguste Pécoul (EB 550 et 551) et une d'Henri Lallier (OS 269), anciens élèves de Clichy, en témoignent. D'après Pécoul, on songea même à attribuer au P. d'Alzon la présidence du Comité central. Dès sa rentrée à Nîmes, le P. d'Alzon s'occupa de l'organisation de l'oeuvre en cette ville (Galabert à Picard, lettre du 26 février) ainsi qu'à Montpellier (lettre de L. de Pégueirolles à Mlle X., du 28 février). En ce qui regarde Nîmes, le 2 juin, l'abbé Barnouin enverra au P. d'Alzon 2.000 fr. à remettre au comité central et notera que 12.000 fr. ont déjà été envoyés au nonce par le comité de Nîmes. Le 1er juillet, une circulaire du comité central s'informe de l'action des comités locaux. Quelques notes, qui nous semblent bien être de l'écriture du P. d'Alzon, répondent aux questions qu'elles posent. A côté de celle qui concerne les volontaires pour l'armée pontificale, deux noms ont été inscrits: M.M. d'Albiousse et Martin. En marge de celle qui regarde les dons envoyés à Rome, on lit: "tous ont été adressés au nonce et s'élèvent à près de 30.000 francs envoyés ou à envoyer sous peu". Enfin la circulaire recommande l'emprunt en faveur du gouvernement pontifical, et une note dit: "l'emprunt à Nîmes a été de 170.000 francs" (DJ 42).
3. Mgr Desprez succédait sur le siège de Toulouse à Mgr Mioland, décédé le 16 juillet 1859. - Le projet dont parle le P. d'Alzon est celui de l'union de la congrégation avec celle du P. Caussette.
4. Pour une résidence à Paris.
5. Soeur M.-Joséphine était gravement malade à Auteuil.
6. Sans doute cette éventualité avait-elle été évoquée dans leurs conversations de Paris. On la verra réapparaître bientôt.