DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.224

21 apr 1860 Lamalou MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il croit l’état de sa soeur irrémédiable. – La conversation de M. Sabran ne le surprend pas. – Les difficultés de recrutement au collège. – La consulte-t-on pour Clichy? – Il est touché du feu qu’elle prend « quand il s’agit de *nous* », mais « nous méritons ce qui nous arrive ».

Informations générales
  • DR03_224
  • 1372
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.224
  • Orig.ms. ACR, AD 1230; D'A., T.D. 22, n. 610, pp. 260-261.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 MONSABRE, JACQUES-MARIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SABRAN, LOUIS PERE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 NIMES, COLLEGE SAINT-STANISLAS
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Lamalou, le 21 avril 1860].
  • 21 apr 1860
  • Lamalou
La lettre

Ma chère fille,

J’ai eu parfaitement tort de ne pas vous écrire plus tôt que j’étais à Lamalou. Ma soeur semble un peu moins mal, mais qu’est-ce que cela? Je crois qu’il y a un état presque irrémédiable.

La conversation de M. Sabran ne me surprend pas(1). Je ne crois pas M. de Cab[rières] capable d’une telle idée, mais M. Barn[ouin] est, lui, capable de tout sans y chercher malice. Vous pourrez savoir bien des choses par le P. Monsabré.

La tournée que je viens de faire n’a pas été très abondante en futurs élèves. Si Dieu veut cette humiliation, nous l’accepterons, mais l’évêque n’y consentirait pas. Il préférera développer Saint-Stanislas(2). Cela me paraît évident ou je ne connais pas l’homme.

Vous consulte-t-on au moins pour Clichy? J’ai besoin de le savoir pour ma gouverne. Je suis touché du feu que vous prenez, quand il s’agit de nous. Mais évidemment nous méritons ce qui nous arrive. Il y a dans l’affection des élèves pour la maison une corde, que nous n’avons pas fait assez vibrer. Et puis, réellement, nous sommes bien imparfaits comme religieux(3).

Adieu, ma chère fille. Quoique bien, je me sens en ce moment assez fatigué et je m’arrête.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Propos de M. Sabran, membre de la commission administrative du collège de Nîmes, rapportés à Mère M.-Eugénie par Soeur M.-Walburge: faire reprendre par les Dominicains le collège de Nîmes pour lequel on craignait un fort déficit à la fin de l'année, parce que "ils ont des professeurs et se suffiront plus aisément, que Mgr les aime et qu'ils sont populaires à Nîmes". "Tirez cela au clair, demandait Mère M.-Eugénie, je n'aimerais pas du tout qu'il fût même question d'une semblable chose, et pour vos amis qui y ont mis de l'argent, ce serait inacceptable." Et elle ajoutait: "Est-ce une imperfection, mon père, que de me sentir si chaude quand on touche à votre Assomption et à vous par ces côtés-là?" (18 avril).
2. Collège diocésain de Nîmes.
3. Dans son carnet d'*Impressions*, à la date du 10 janvier, le P. d'Alzon avait écrit cette ligne, la seule de l'année: "Je ne m'occupe pas assez de la sanctification des religieux" (*E.S.* 826).