DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.225

23 apr 1860 Lamalou MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’oeuvre de l’Assomption doit être maintenue à Nîmes, mais pas nécessairement sous la forme d’un collège. – Il fera cependant tout ce qui dépend de lui pour relever ce dernier. – Qu’elle demande à la mère de saint Augustin de leur ouvrir les yeux sur ce qu’il y a de mieux à faire. – Varia. – L’obstination des Pères de Clichy à ne pas la consulter le peine.

Informations générales
  • DR03_225
  • 1374
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.225
  • Orig.ms. ACR, AD 1231; D'A., T.D. 22, n. 611, pp. 261-262.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 MINISTERE SACERDOTAL
    2 GERMER-DURAND, JEAN
    2 MONIQUE, SAINTE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 QUINSONAS, MADAME DE
    2 SABRAN, LOUIS PERE
    2 SURIAN, MADAME DE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 LONDRES
    3 NIMES
    3 PARIS, CHAILLOT
    3 PARIS, PASSY
    3 ROME
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Lamalou, 23 avril 1860](1).
  • 23 apr 1860
  • Lamalou
La lettre

Je vous avoue, ma chère fille, que j’avais un peu vu la chose comme vous l’aviez vue vous-même, à propos de M. Sabran et de ses idées. Je crois que l’oeuvre de l’Assomption est très utile à Nîmes. Il faut faire notre possible pour l’y maintenir, mais il n’y a pas de nécessité que ce soit un collège. Je vais faire tout ce qui dépendra de moi pour le relever, je m’y consacrerai cette fin d’année, puis nous verrons. Mes forces étonnamment revenues me permettent de faire plus, et bien plus que depuis deux ans. Ce coup de collier donné, j’irai sans trop de peine à Paris, je vous prie de le croire. C’est même là ce qui m’effraie, mais c’est l’affaire de se mettre sous la main de Dieu. Je voudrais que vous reçussiez cette lettre avant votre départ. Vous feriez faire une neuvaine à sainte Monique; il faudrait la commencer jeudi. Demandez à la mère de saint Augustin de nous ouvrir les yeux sur ce qu’il y a de mieux à faire(2).

Dès que je serai à Nîmes, je vous parlerai des conditions de Mme de Surian ou plutôt de Mme de Quinsonas, sa soeur(3); ce qui, je crois, est bien mieux. Jean Durand voudrait partir pour Rome.

Adieu, ma fille. Que la mer ne vous soit pas trop mauvaise(4). Si vous avez la moindre difficulté à offrir l’hospitalité à l’évêque de Nîmes, qu’il n’en soit plus question. Je voulais vous l’attacher, voilà tout. Les Clichyens m’impatientent un peu en ne voulant pas vous consulter, je m’en doutais bien.

Tout vôtre, ma bonne fille. Demain je vous parlerai de vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La date a été ajoutée par la destinataire.
2. Après sa première réaction aux propos de M. Sabran (voir *Lettre* 1372, note 1), Mère M.-Eugénie a réfléchi et, le 20 avril, elle communique au P. d'Alzon le fruit de ses réflexions. Deux collèges, lui dit-elle, c'est trop pour votre congrégation, n'en pas avoir, c'est fâcheux aussi. Un collège donc. Mais où? Le collège de Nîmes a-t-il de l'avenir? La question doit être examinée d'urgence car, au moment où la vente de Clichy vous laisse espérer quelque reste, n'y aurait-il pas lieu de voir si en louant ailleurs (au Faubourg Saint-Honoré, à Passy, à Chaillot) on ne pourrait y continuer le collège de Clichy et y commencer les oeuvres du ministère? Mais il y faudrait votre présence, de sorte que ce n'est désirable que si Nîmes ne doit pas continuer. Si Nîmes a de l'avenir, une maison de résidence à Paris suffit, mais, écrit-elle, "je ne serais pas étonnée que pour votre congrégation, il valût mieux avoir la résidence à Nîmes et le collège à Paris." Le collège de Nîmes a-t-il de l'avenir? Le P. d'Alzon, lui aussi, se pose la question. Mais il ne veut y répondre qu'après avoir tenté un dernier effort pour le relever, c'est-à-dire pour lui assurer un recrutement suffisant, un enseignement de qualité et surtout une éducation chrétienne de premier choix. Le 22 février précédent, il avait écrit à Mère M.-Eugénie qu'il n'abandonnerait pas le collège de Nîmes avant d'avoir acquis la conviction que les vocations y étaient impossibles, "ce que je ne crois pas", avait-il ajouté. Nîmes ou Paris? Ce qui compte, c'est de faire la volonté de Dieu. Et il met tout son monde en prière.
3. Il s'agit des conditions faites par ces dames à une gouvernante qui leur était proposée.
4. Mère M.-Eugénie projetait un voyage à Londres.