DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.247

15 jun 1860 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Un mot pour Camille qu’il regrette d’avoir délaissée. – L’état de santé de sa soeur le préoccupe. – Situation pénible de la malade et de sa mère. – Le P. Brun se cramponne à Paris. – Elle aura plus aisément raison du P. Laurent. – Soeur M.-Augustine exerce sa patience. – Retraite des premières communiantes. – Bordeaux lui sourit, mais il les verrait avec peine quitter Sedan.

Informations générales
  • DR03_247
  • 1396
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.247
  • Orig.ms. ACR, AD 1240; D'A., T.D. 22, n. 620, p. 269.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE CLICHY
    1 MALADES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BRUN, HENRI
    2 LAURENT, CHARLES
    2 ROZET, FRANCOISE-MARIE
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    3 BORDEAUX
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SEDAN
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes, vers le 15 juin 1860](1).
  • 15 jun 1860
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Voici un petit mot pour Camille. J’ai un vrai regret de l’avoir ainsi délaissée(2). Je suis bien préoccupé de ma soeur aînée. Dimanche on crut qu’il faudrait l’administrer, le soir elle allait mieux. C’est une maladie de consomption. Il n’y a guère que des délais à espérer. Priez pour elle et pour ma mère. Ma mère ne peut la voir, et elle, [elle] ne peut se faire entendre: c’est quelque chose de très douloureux.

Je tâche de faire venir le P. Brun qui se cramponne à Paris. Vous aurez plus aisément raison du P. Laurent, qui surtout est faible. Soeur M.-Aug[ustine] exerce un peu ma patience par les changements continuels qu’elle apporte à ce qui a été décidé. Je m’en console en pensant que je vous en ai débarrassée, mais avec l’obsession dont je suis l’objet de sa part, comment ferons-nous quand vous serez ici? Evidemment elle verra que je reçois avec plus de plaisir vos vérités que les siennes, et alors?

Je voudrais écrire à Soeur M.-Gonzague. Je ne le puis avec la retraite des petites filles qui font demain la première communion; je lui écrirai après-demain, si on ne me rappelle pas à Montpellier. Bordeaux me sourit bien, mais je vous verrais quitter Sedan avec peine; le plus difficile y est fait(3).

Adieu, ma fille.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Réponse à des lettres de Mère M.-Eugénie des 11 et 12 juin. Mais le P. Brun n'est pas encore à Nîmes où, d'après une lettre du P. Laurent du 16 juin, il devait arriver le 18.
2. Voir la *Lettre* 1397 et note.
3. Le Conseil des Religieuses de l'Assomption était disposé à accepter la fondation de Bordeaux et à quitter Sedan où le pensionnat laissait tous les ans un déficit, défaut avec lequel, dira Mère M.-Eugénie dans sa lettre du 18 juin, "je ne suis pas aussi disposée à transiger que votre Père Laurent (= à Clichy)".