- DR03_256
- 1406
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.256
- Orig.ms. ACR, AE 93; D'A., T.D. 25, n. 93, p. 81.
- 1 QUESTION ROMAINE
1 VOCATION RELIGIEUSE
2 BAILLY, EMMANUEL
2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
2 BAILLY, MARIE
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
2 VINCENT, LOUIS-CHARLES DE
3 CLICHY-LA-GARENNE
3 NIMES
3 PARIS - Au Père François Picard
- PICARD François aa
- Nîmes, le 7 juillet 1860.
- 7 jul 1860
- Nîmes
- Evêché de Nîmes
Mon cher enfant,
Je veux seulement vous remercier de toutes vos lettres. Madame la sup[érieu]re g[énéra]le vous contera tout ce qui aura été dit et fait. Il faudrait des volumes pour l’écrire. Entretenez M. de Vincent du désir que j’ai de le connaître. Sera-t-il à Paris dans le mois d’août? Il me semble que ses démarches seraient à présent inutiles(1). Toutefois, il reste beaucoup à faire, et on pourra mettre à contribution sa bonne volonté.
Tout vôtre du fond du coeur.
E.D'ALZON.Vous savez que Vincent de Paul Bailly vient à nous avec son frère(2).1. *Lettre* 1399.
2. Vincent de Paul Bailly était né en 1832. Entré dans l'administration des Télégraphes, il avait été nommé *stationnaire du bureau de Nîmes* en mars 1853. Jusqu'au mois d'août de la même année, où il fut muté à Paris, il avait trouvé le logement et l'entretien au collège de l'Assomption, où il donnait en même temps des cours de sciences. A Paris, il est membre des Conférences de Saint-Vincent de Paul et se dévoue au patronage de Ste-Mélanie dont il sera installé président en 1857. Entretemps (1855), il est devenu membre du Conseil et vice-secrétaire des Conférences de Saint-Vincent de Paul. Mais il a gardé le contact avec l'Assomption, celle de Paris surtout, car son frère Benjamin est élève au collège de Clichy. On l'a revu à Nîmes en avril 1860 et, au moment où le P. d'Alzon écrit notre lettre,il vient d'y terminer une retraite. Le 28 juin, il a écrit à sa soeur Marie: "J'entre en retraite aujourd'hui même, résolu à suivre entièrement les conseils du P. d'Alzon". Le 4 juillet, il a confié à la même que, le jour de la Visitation, il a été inondé d'une grande joie à la pensée de se faire assomptionniste et y a vu un signe de l'approbation de Dieu. "Je fis de suite mon élection que je soumis au saint Père d'Alzon... Quand je lui ai dit ma résolution arrêtée d'entrer dans les ordres, il me répondit qu'il savait que j'y viendrais et qu'il y comptait depuis ma première communion, il me connaissait à peine cependant; il m'a dit plus tard: mon fils, j'avais besoin de vous et, depuis huit ans je vous demandais à Dieu, vous ou votre remplaçant, dans mes prières. Dans ces temps-ci je vous attendais... Il célébra ce matin la messe pour moi et, après une longue oraison, il m'embrassa, j'étais assomptionniste." Le 5 juillet, il écrit à son père: "Vous m'avez dit: si le P. d'Alzon te pousse, mon fils, *va vite*", et il lui annonce sa résolution d'être prêtre. Il ne lui révèle pas encore cependant la décision qu'il a prise d'entrer à l'Assomption, car il craint de causer à ce grand malade une trop forte émotion.
Quant à son frère Benjamin (né en 1842), il attendra quelques mois encore avant d'entrer à l'Assomption où, sous le nom de P. Emmanuel, il deviendra le troisième supérieur général de la congrégation (1903-1917). Dès ce moment cependant, il est résolu à se faire assomptionniste. Vincent de Paul vient d'en entretenir le P. d'Alzon, et à Paris la chose va tellement de soi que lorsque Mère M.-Eugénie, qui se trouve à Nîmes, a annoncé au P. Picard l'entrée de Bailly l'*aîné*, ce dernier mot a échappé à son correspondant qui a cru qu'il s'agissait de Benjamin (Picard, à Mère M.-Eugénie, 5 juillet).
2. Vincent de Paul Bailly était né en 1832. Entré dans l'administration des Télégraphes, il avait été nommé *stationnaire du bureau de Nîmes* en mars 1853. Jusqu'au mois d'août de la même année, où il fut muté à Paris, il avait trouvé le logement et l'entretien au collège de l'Assomption, où il donnait en même temps des cours de sciences. A Paris, il est membre des Conférences de Saint-Vincent de Paul et se dévoue au patronage de Ste-Mélanie dont il sera installé président en 1857. Entretemps (1855), il est devenu membre du Conseil et vice-secrétaire des Conférences de Saint-Vincent de Paul. Mais il a gardé le contact avec l'Assomption, celle de Paris surtout, car son frère Benjamin est élève au collège de Clichy. On l'a revu à Nîmes en avril 1860 et, au moment où le P. d'Alzon écrit notre lettre,il vient d'y terminer une retraite. Le 28 juin, il a écrit à sa soeur Marie: "J'entre en retraite aujourd'hui même, résolu à suivre entièrement les conseils du P. d'Alzon". Le 4 juillet, il a confié à la même que, le jour de la Visitation, il a été inondé d'une grande joie à la pensée de se faire assomptionniste et y a vu un signe de l'approbation de Dieu. "Je fis de suite mon élection que je soumis au saint Père d'Alzon... Quand je lui ai dit ma résolution arrêtée d'entrer dans les ordres, il me répondit qu'il savait que j'y viendrais et qu'il y comptait depuis ma première communion, il me connaissait à peine cependant; il m'a dit plus tard: mon fils, j'avais besoin de vous et, depuis huit ans je vous demandais à Dieu, vous ou votre remplaçant, dans mes prières. Dans ces temps-ci je vous attendais... Il célébra ce matin la messe pour moi et, après une longue oraison, il m'embrassa, j'étais assomptionniste." Le 5 juillet, il écrit à son père: "Vous m'avez dit: si le P. d'Alzon te pousse, mon fils, *va vite*", et il lui annonce sa résolution d'être prêtre. Il ne lui révèle pas encore cependant la décision qu'il a prise d'entrer à l'Assomption, car il craint de causer à ce grand malade une trop forte émotion.
Quant à son frère Benjamin (né en 1842), il attendra quelques mois encore avant d'entrer à l'Assomption où, sous le nom de P. Emmanuel, il deviendra le troisième supérieur général de la congrégation (1903-1917). Dès ce moment cependant, il est résolu à se faire assomptionniste. Vincent de Paul vient d'en entretenir le P. d'Alzon, et à Paris la chose va tellement de soi que lorsque Mère M.-Eugénie, qui se trouve à Nîmes, a annoncé au P. Picard l'entrée de Bailly l'*aîné*, ce dernier mot a échappé à son correspondant qui a cru qu'il s'agissait de Benjamin (Picard, à Mère M.-Eugénie, 5 juillet).