DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.258

7 jul 1860 Nîmes MALBOSC_MADAME

La communion doit être sa vie et ne doit pas lui faire peur. – Imiter N.S. dans son humilité et sa patience. – Il lui recommande la méditation et des lectures sérieuses. – Nouvelles de sa soeur.

Informations générales
  • DR03_258
  • 1408
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.258
  • Orig.ms. ACR, AM 227; D'A., T.D. 37, n. 1, pp. 207-208.
Informations détaillées
  • 1 COMMUNION FREQUENTE
    1 HUMILITE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 MALADES
    1 ORAISON
    1 PATIENCE
    1 SAINTE COMMUNION
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
    2 MALBOSC, PAULIN DE
  • A Madame Paulin de Malbosc
  • MALBOSC_MADAME
  • Nîmes, 7 juillet 1860.
  • 7 jul 1860
  • Nîmes
La lettre

J’attendais depuis quelque temps, ma chère cousine(1), signe de vie de votre part, et si je n’étais pas si surchargé de besogne, je me serais permis déjà de vous demander pourquoi vous ne m’en donniez aucun. Mais voyez, voilà trois ou quatre jours que j’ai votre lettre, et je n’y ai pas encore répondu. Je veux tâcher de vous dire aujourd’hui quelques mots.

D’abord et par-dessus tout, je tiens absolument à ce que vous surmontiez votre peur de la communion et que vous approchiez le plus souvent possible de la Sainte Table. C’est la force la plus grande que vous puissiez recevoir, et vous ne m’en voudrez pas si je suis un peu têtu sur cet article. Il est entendu que je me fâche toutes les fois que vous n’êtes pas obéissante à faire ce qu’on vous dit sur ce chapitre-là. Quand une fois vous serez bien convaincue que la communion doit être votre vie, vous grouperez toutes vos actions autour de cette action principale, vous en ferez le foyer de tous les bons sentiments de la journée, vous vous préparerez à communier en étant très douce et très patiente, vous remercierez Notre-Seigneur de ses visites en étant très charitable et aussi laborieuse que votre état vous le permet.

Je voudrais que vous pussiez établir comme un défi entre Notre-Seigneur et vous à qui sera le plus humble, le plus patient. Il l’est passablement avec vous; vous le seriez avec votre mari et les personnes qui vous exercent. Je ne doute pas qu’il n’y en ait beaucoup, avec qui vous puissiez faire des actes de vertu. C’est pour cela qu’en vous appliquant à imiter Notre-Seigneur dans ses relations quotidiennes avec votre âme, vous arriverez nécessairement à de très précieux résultats.

Vous ne me parlez point de votre méditation. Je présume que vous ne l’avez pas abandonnée. Ce serait mal, et je ne veux pas faire de jugement téméraire avec vous. Je vous conjure de faire quelques lectures sérieuses. Autrement, comment pourrez-vous vous entretenir dans les dispositions indispensables à une femme chrétienne, comme vous devez l’être?

J’ai eu, hier soir, de moins mauvaises nouvelles d’Augustine. Mais, hélas! que c’est peu de chose, en face d’un état aussi grave! Adieu, ma chère cousine. Mes souvenirs à Paulin. Veuillez croire à tout mon plus tendre et profond attachement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Née Alix de Roussy de Sales, parente des d'Alzon.