DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.284

1 sep 1860 Lamalou GALABERT Victorin aa

Varia. – Il l’encourage à l’obéissance. – Le besoin de Frères convers et leur formation.

Informations générales
  • DR03_284
  • 1435
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.284
  • Orig.ms. ACR, AJ 49; D'A., T.D. 32, n. 49, pp. 44-45.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 FRERES CONVERS
    1 MISSION D'AUSTRALIE
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
    2 AYATS, RAYMOND
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BECAMEL, MARCEL
    2 BRUN, HENRI
    2 CALVAYRAC, ABBE
    2 COMBES, EMILE
    2 NARBONNE-LARA, MADAME DE
    2 QUINN, JAMES
    2 RABIER, CHARLES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ANDUZE
    3 AUSTRALIE
    3 BRISBANE
    3 IRLANDE
    3 LABAHO
    3 NIMES
  • Au Père Victorin Galabert
  • GALABERT Victorin aa
  • Lamalou, le 1er sept[embre] 1860.
  • 1 sep 1860
  • Lamalou
  • *Mon Révérend Père*
    *Le Père Galabert*
    *Maison de l'Assomption*
    *Nîmes*.
La lettre

Mon cher ami,

Je vous engage à ne pas aller chez votre oncle, si vous devez aller chez Mme de Narbonne, et à attendre mon retour pour faire votre course. Je tiens très peu au Fr. Charles. Si on le garde, c’est pour plaire au P. Hippolyte. Quant à Mgr Quinn, nous n’avons pas à nous gêner(1). Vous verrez la maisonnette de Mme de Narbonne, puis nous examinerons ce qu’il y a à faire(2)? Nous resterons où nous sommes. Ces changements perpétuels ont de grands inconvénients. On se serrera; voilà tout le malheur(3). M. Barn[ouin] doit être, en effet, traité avec tous les égards(4).

Il faudra avoir beaucoup de F[rères] convers, mais nous n’en aurons pas assez. Ainsi il faudra des domestiques(5). Je vous autorise très volontiers à ne rien faire sans la permission du P. Hip[polyte] ou la mienne(6). Tous les jours je tiens un peu plus à la pratique de l’obéissance. Ce ne sera pas moi qui vous en détournerai. Formez-y les Frères convers, tirez-en tout ce que vous pourrez par le Fr. Raymond et communiquez-leur l’amour de la règle, du travail, de la pauvreté et de la prière.

Adieu et tout à vous en N.S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Galabert avait écrit le 31 août au P. d'Alzon que le P. Hippolyte ne tenait pas à garder le Fr. Charles comme surveillant l'année suivante, mais il avait ajouté: "Si en considération de Mgr Quinn vous jugez à propos de le conserver encore, le bon P. Hippolyte n'y fera aucune opposition". Le P. Galabert doit ignorer où en sont les relations du P. d'Alzon avec Mgr Quinn.
Le Fr. Charles est un ancien novice qui, au printemps de 1858, a quitté l'Assomption pour suivre en Irlande l'abbé Quinn, futur évêque de Brisbane (voir *Lettre* 999, n. 2). Nous le retrouvons, pendant l'année scolaire 1859-1860, au collège de Nîmes, où il exerce la fonction de surveillant. Sans doute y a-t-il été placé par Mgr Quinn, en attendant un éventuel départ pour l'Australie. La première mention certaine que nous ayons relevée de sa présence à Nîmes est du 14 février 1860: ce jour-là, note le P. Hippolyte dans son journal, il a donné une gifle à un élève (CD 2).
Plusieurs lettres font état de sa position à l'égard de Mgr Quinn, et il apparaît comme une sorte d'intermédiaire entre ce dernier et la congrégation. Il se donnait comme le secrétaire de l'évêque. Citons, à ce propos, un extrait d'une lettre qu'Emile Combes, le futur président du Conseil, alors professeur de philosophie à l'Assomption (il la quittera à la fin de l'année scolaire), adressa le 9 mai 1860 à l'abbé Calvayrac: "J'ai trouvé, je crois, mon cher, ce que je cherchais depuis bien longtemps, la liberté dans le sacerdoce. C'est tout un roman: un digne et saint évêque d'*Australie*, dont le secrétaire est de mes amis les plus chauds, consentira, tout me l'indique, à m'agréger à son diocèse avec autorisation de me faire ordonner où et quand je voudrai, et avec permission écrite d'aller où je voudrai et de faire tout ce qu'il me plaira. Hourra pour ces braves Irlandais! Seulement une indiscrétion peut tout perdre; garde-moi donc le secret le plus absolu. L'évêque de Nîmes et M. d'Alzon, qui veulent me garder ici, mettraient obstacle à mon dessein." (M. BECAMEL, *Lettres inédites d'Emile Combes*, p. 236, dans *Revue du Tarn*, 15 septembre 1958, pp. 223-252).
Quant au Fr. Charles, il quitta Nîmes en même temps que le P. Brun à la fin de septembre 1859, mais ne fit pas partie du premier départ de missionnaires pour Brisbane, en décembre.
2. Mme de Narbonne offrait une petite maison dans sa propriété: "Elle pourrait, écrivait le P. Galabert, devenir le centre d'une mission chez les protestants et un lieu de retraite pour nous tous."
Mme de Narbonne habitait le château de Labaho par Anduze (à une bonne trentaine de km de Nîmes).
3. Le P. d'Alzon donne ici son avis sur une suggestion qui lui a été faite de transporter le domicile des religieux d'un pavillon de l'Assomption à un autre.
4. "Il serait fâcheux de nous quitter en mauvais termes avec ce bon abbé", avait écrit le P. Galabert.
5. Fallait-il remplacer les domestiques du collège par les frères convers? demandait le P. Galabert (un moyen de dégrever quelque peu le budget du collège).
6. Réponse à une question de son correspondant: "Trouveriez-vous, mon Révérend Père, des inconvénients à la pratique suivante? Ne rien faire sans la permission du P. Hippolyte ou la vôtre."