DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.290

6 sep 1860 Lamalou PICARD François aa

Son devoir d’assistant passe avant son titre de confesseur. – Il lui tarde de voir la communauté transportée à Paris. – Sa position devant les projets du P. O’Donnell pour le Canada. – Nous avons eu tort de ne pas assez fréquenter l’archevêché. – Commission pour le P. Laurent.

Informations générales
  • DR03_290
  • 1441
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.290
  • Orig.ms. ACR, AE 96; D'A., T.D. 25, n. 96, p. 83.
Informations détaillées
  • 1 ASSISTANTS GENERAUX ASSOMPTIONNISTES
    1 CONFESSEUR
    1 JURIDICTION EPISCOPALE
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 RESIDENCES
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VERTU DE PAUVRETE
    2 BUQUET, LOUIS-CHARLES
    2 CONTE, LEON
    2 LAMBERT, NICOLAS-JOSEPH
    2 LAURENT, CHARLES
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 QUINN, JAMES
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 AUTEUIL
    3 CANADA
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SEDAN
  • Au Père François Picard
  • PICARD François aa
  • Lamalou, le 6 septembre 1860.
  • 6 sep 1860
  • Lamalou
La lettre

Je vous remercie, mon cher ami, de tous les détails que vous me donnez. Souvenez-vous qu’il faut me tenir au courant de tout et que, comme religieux, votre devoir d’assistant passe avant votre titre de confesseur. Ceci est dans l’ordre(1).

N’allons pas trop vite et nous arriverons. Toutefois, il me tarde de voir la communauté transportée à Paris, parce qu’alors vous pourrez y séjourner. Je n’enverrai Léon Conte qu’à cette condition, et il me tarde de l’envoyer. Examinez toutefois si vous ne pourriez pas le loger chez vous(2).

Si le Père O’Donnell vous parle du Canada, je vous prie de lui répondre que vous êtes surpris de le voir revenir ainsi sur une proposition, dont il m’a parlé plusieurs fois et que j’ai repoussée si catégoriquement; que vous ne comprenez pas en quoi consiste pour lui la vertu d’obéissance; qu’après tout, puisqu’il a de l’argent en dehors de la communauté, s’il veut l’employer à faire une fondation au Canada, je lui donnerai le Père Tissot, mais qu’il ne compte pas sur mon assentiment pour transporter la Congrégation hors d’Europe. Adoucissez les expressions, mais soyez ferme, surtout sur la question d’argent. Je voudrais bien que de bric ou de broc il se décidât à m’écrire(3).

Quant à l’affaire de l’archevêché, je vois qu’il faut tenir ces Messieurs très visités et que nous avons eu très grand tort de nous tenir à l’écart. J’ai jugé les autres par moi-même, qui ne suis jamais plus content que quand on me laisse tranquille, et j’ai eu tort. Ces Messieurs trouvent agréable ce qui m’est parfaitement ennuyeux. C’est une différence de goûts, dont j’aurais dû tenir plus de compte.

Demandez au Père Laurent s’il a fait à M. Buquet(4) la visite que je lui avais recommandé de lui faire, de ma part. S’il va à Sedan(5), qu’il tâche de voir l’abbé Lambert. Ma santé se trouve bien ici. Lundi, je serai à Perpignan jusqu’au samedi suivant, où je reviendrai ici au plus tôt(6).

Adieu, et tout vôtre avec un coeur tout dévoué.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Picard était assistant général et confesseur au pensionnat d'Auteuil. Le P. d'Alzon l'avertit de ne jamais sacrifier le premier devoir au second.
2. A l'archevêché on conseille de laisser dormir les choses. "Nous dire d'attendre, a écrit le P. Picard, c'est nous tolérer dans une maison de résidence, la tolérance un peu prolongée c'est une permission tacite" (3 septembre). Mais le P. d'Alzon est impatient de voir les religieux regroupés dans une seule maison. - Léon Conte est un prêtre du diocèse de Nîmes qui désire entrer à l'Assomption.
3. Une fondation de la congrégation au Canada était une idée fixe du P. O'Donnell (lettre du P. Picard au P. d'Alzon du 3 septembre). Le P. d'Alzon a bien peu d'espoir d'arriver à un accord avec Mgr Quinn puisqu'il envisage de laisser partir le P. Tissot. Ceci d'ailleurs nous laisse perplexe: comment concilier le refus de faire une fondation au Canada avec ce "je lui donnerai le P. Tissot"?
4. Vicaire général de Paris.
5. Le P. Laurent devait prêcher une retraite aux Religieuses de l'Assomption de Sedan.
6. C'est-à-dire du 10 au 15 septembre.