DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.291

6 sep 1860 Lamalou GALABERT Victorin aa

Il attend lui aussi beaucoup de l’Assomption, mais ce qui importe avant tout c’est de mettre sa confiance en Dieu et de devenir des saints. – M. Chaillot hésite à lui envoyer des religieux comme professeurs. – Les Pères Brun et Cusse ne resteront pas longtemps à Nîmes. – Varia.

Informations générales
  • DR03_291
  • 1442
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.291
  • Orig.ms. ACR, AJ 51; D'A., T.D. 32, n. 32, p. 46.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 ESPERANCE
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORGANISATION DES ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BRUN, HENRI
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 CUSSE, RENE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PROUVEZE, LOUIS
    2 SABRAN, LOUIS PERE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • Au Père Victorin Galabert
  • GALABERT Victorin aa
  • Lamalou, le 6 septembre 1860.
  • 6 sep 1860
  • Lamalou
La lettre

Mon cher ami,

J’espère, moi aussi, de l’Assomption et beaucoup. Mettons notre confiance en Dieu et devenons des saints. S’il est vrai que certaines oeuvres ne vont que parce que quelqu’un a voulu qu’elles allassent, je veux absolument que l’Assomption aille, autant que Dieu désire que je le veuille, et j’espère que nous en viendrons à bout. Soyons humbles, charitables, et je vous promets d’être prudent, mais surtout soyons des saints(1).

Vous défendrez au Fr. Louis d’aller chez M. Sabran, et cela de ma part.

J’écrirai directement à M. Chaillot, qui hésite avant de m’envoyer des religieux augustins ou autres pour professeurs(2). Quant aux Pères B[run] et C[usse], ils ne resteront pas longtemps à Nîmes; mais enfin faut-il avoir le temps de les caser. Ecoutez attentivement ce que l’on vous dit, mais au fond du coeur sachez en prendre et en laisser. J’accorde très volontiers que le Fr. Raphaël ne fasse [pas], l’an prochain, l’instruction religieuse. Vous réserverez pour M. Bailly(3) le catéchisme de la première communion.

Adieu, cher enfant. Soyez bon et miséricordieux, et faites des avances à ceux qui ne vous en font pas. Je vous embrasse de toute mon âme.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 20 août, la société des actionnaires du collège de l'Assomption a pris les mesures nécessaires pour assurer la survie de l'établissement pendant l'année scolaire 1860-1861. Un délai d'un an lui a été accordé pour faire la preuve de sa viabilité. Le P. Galabert vient d'exprimer le voeu que l'expérience réussisse (4 septembre). La première condition du succès est que nous soyons des saints, répond le P. d'Alzon, qui partage l'espoir du P. Galabert et est décidé à tout faire pour que vive le collège. Sa réponse nous laisse deviner combien la décision des actionnaires répondait à son plus intime désir. Ses proches ne s'y trompaient pas. Cette décision "doit vous être bien agréable", lui a écrit le P. Hippolyte qui, lui aussi, est décidé à tout faire pour la réussite de l'expérience: "Puisque nous devons continuer le collège, il faut s'y mettre de tout coeur et tâcher que tout ne croule pas entre nos mains" (26 août). Nommé économe du collège par le P. d'Alzon, en remplacement de l'abbé Barnouin démissionnaire ("Une tuile, confie-t-il au P. Picard le 3 septembre; heureusement que le Père ne m'a rien demandé et que je ne suis pour rien dans la décision prise"), le P. Hippolyte va d'ailleurs, en réorganisant l'économat, jouer un rôle de premier plan dans le redressement financier de l'établissement.
Quant à l'évêque de Nîmes, il est plus pessimiste. "Je sais trop, écrit-il le 8 septembre, les services qu'il a rendus au diocèse et ceux qu'il pourrait nous rendre encore pour ne pas désirer qu'il vive et fleurisse à jamais. Mais j'ai de sérieuses inquiétudes." Et il ajoute: "Quant à votre congrégation, je crois qu'en ce moment elle ferait bien de se concentrer et de se localiser. Une forte organisation du noviciat et des études théologiques assurerait mieux son avenir que les diverses oeuvres de zèle auxquelles elle pourrait songer. Cette pensée me domine depuis quelque temps. Le diocèse de Nîmes devrait être naturellement sa patrie comme il a été son berceau." La Mère M.-Eugénie et le P. Picard avaient, eux aussi, préconisé la concentration, mais... à Paris.
2. Au moment où Mgr Plantier recommande au P. d'Alzon une forte organisation des études théologiques pour ses religieux, le P. d'Alzon est précisément à la recherche pour eux de bons professeurs de théologie, et il a pensé qu'il pourrait en trouver parmi les religieux de Rome menacés d'expulsion. Il a écrit dans ce but à l'abbé Chaillot (voir *Lettres* 1415 et 1417). Il vient de recevoir une réponse datée du 28 août. L'abbé Chaillot s'abstiendra de toute démarche avant que le P. d'Alzon ait répondu à la question: "Serez-vous ou ne serez-vous pas Augustins?" Car, écrit-il, "si vous devez être Augustins, ce ne sont pas des séculiers ou des réguliers d'un autre ordre que vous devez prendre comme professeurs de théologie... vous seriez des enfants bâtards, si vous deveniez molinistes ou thomistes ou rien du tout comme beaucoup d'autres..."
3. Vincent de Paul Bailly, attendu à l'Assomption comme postulant.