DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.293

7 sep 1860 Lamalou COMBIE_MARIE-Catherine ra

S’il avait su où la trouver, il y a longtemps qu’il lui aurait écrit. – Souffrir pour des dettes qu’on n’a pas faites! – Il voudrait la voir avec des dettes bien à elle… – Dieu est près de ceux qui souffrent. – Il a reçu une lettre de sa soeur Delphine.

Informations générales
  • DR03_293
  • 1444
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.293
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 15, p. 31.
Informations détaillées
  • 1 CREANCES A PAYER
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 BORDEAUX
    3 LAVAGNAC
  • A Soeur Marie-Catherine Combié
  • COMBIE_MARIE-Catherine ra
  • Lamalou, 7 sept[embre 18]60.
  • 7 sep 1860
  • Lamalou
La lettre

Depuis bien longtemps, ma chère fille, je vous aurais prévenue, si moi aussi j’avais su où vous trouver. Juliette me parlait bien de vous, votre Mère générale me montrait bien vos épreuves, personne ne me disait que vous fussiez logées rue Terrenègre. Enfin, je sais où vous trouver et me voilà en train de vous envoyer mes pattes de mouche.

Vous avez donc bien des ennuis, pauvres enfants. De vrais agneaux au milieu de ces loups de créanciers(1)! Miséricorde! Et dire que vous allez avoir encore de l’ennui pendant longtemps! Enfin, c’est beaucoup que de ne souffrir que pour les dettes qu’on n’a pas faites. Si vous les aviez faites, ce serait bien autre chose. Singulière consolation, me direz-vous. Singulière, tant qu’il vous plaira. Je voudrais vous voir avec de vraies dettes, des dettes à vous. Cependant vous avez vos moments de gaieté, vous faites bien, et j’aime dix fois plus Soeur M.-Thérèse, si c’est possible, en apprenant qu’elle vous met en train. Soignez pourtant votre santé, chère petite Mère. Se faire du mauvais sang ne sert de rien. Ah! comme je voudrais prendre les trois quarts et demi de tout cela sur mon dos, et ne vous en laisser que juste ce qu’il faut pour votre sanctification! Souvenez-vous que vous devez être mère, et cela dans toute la force du terme. Du reste, ne vous effrayez pas trop. Dieu est toujours près de ceux qui ont l’âme dans la tribulation.

J’ai reçu ce matin une lettre de votre soeur Delphine(2); elle me promet une visite à Lavagnac dans les deux ou trois jours que j’y passerais. Adieu, ma chère enfant. J’ai bien prié ce matin pour vous à la messe. Croyez que vous m’êtes bien souvent présente à l’esprit et au coeur. Mille choses aimables à Soeur M.-Thérèse et à vos Soeurs.

Tout vôtre avec le plus profond attachement en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A peine arrivées à Bordeaux (25 août 1860), les Religieuses de l'Assomption, qui avaient pris la succession d'un pensionnat de Dominicaines, avaient vu arriver une nuée de fournisseurs réclamant le payement de notes arriérées. Soeur M.-Catherine était la supérieure de la nouvelle communauté.
2. Madame Doumet.