DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.297

10 sep 1860 Perpignan MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra

Conseils spirituels: le silence est écoute de Dieu au fond de son coeur et désir de l’y faire régner; s’aimer moins et accepter la souffrance qui fortifie.

Informations générales
  • DR03_297
  • 1448
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.297
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 40, n. 11, pp. 338-339.
Informations détaillées
  • 1 EGOISME
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 GERBET, PHILIPPE-OLYMPE
    3 PERPIGNAN
  • A Soeur Marie-Marguerite Mac-Namara
  • MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra
  • [Perpignan, entre le 10 et le 15 septembre 1860].
  • 10 sep 1860
  • Perpignan
  • *Soeur M.-Marguerite*.
La lettre

J’ai été, en effet, bien occupé, ma chère fille, et c’est ce qui m’a empêché de vous répondre plus tôt. Toutefois je veux vous donner quelques conseils.

Je suis à Perpignan, tout près d’un couvent de Trappistines(1). Mgr Gerbet, en me parlant d’elles, me disait hier qu’elles avaient la passion du silence. Je n’ai pu m’empêcher de souhaiter cette passion à ma chère fille. Il y a bien un silence qui vient du démon muet; je déteste celui-là, car il inspire bien des phrases et des paroles inutiles. Mais que j’aime le silence produit par l’attention à écouter Dieu au fond de son coeur et le désir de l’y faire régner!

Autre conseil. Quand vous vous aimerez un peu moins, vous vous trouverez moins à plaindre et vous emploierez plus votre temps à détester vos péchés, qu’en général nous ne détestons pas assez. Enfin, pauvre enfant, ma cruauté ira jusqu’à vous trouver heureuse d’avoir quelque chose à souffrir. Vous avez bien à expier, pauvre fille, et Dieu vous gâte vraiment de vous fournir l’occasion de souffrir en ce monde pour éviter les châtiments de l’autre. Acceptez donc tout gaiement et doucement. Puis la souffrance acceptée fortifie et vous avez besoin de prendre un peu de ton.

Tout vôtre, ma chère fille, avec le plus paternel dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il s'agit de l'antique prieuré de chanoines réguliers d'Espira de l'Agly. En 1852, des cisterciennes venues de l'abbaye de Vaise, près de Lyon, prirent possession des lieux. Un nouveau monastère fut construit qui prit le nom de N.-D. des Anges (DHGE, art. Espira de l'Agly). - Note due à J.P. Périer-Muzet, ajoutée en novembre 2000.