DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.302

18 sep 1860 Lamalou ATTENOUX Berthe

Raison de son retard à lui répondre. – Ses bonnes résolutions se sont-elles soutenues? – Elle peut compter sur son dévouement. – Au milieu de ses voyages, elle doit se ménager des moments de recueillement. – La vie vue par les yeux d’un chrétien. – L’amour de l’Eglise attire le plus de grâces.

Informations générales
  • DR03_302
  • 1453
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.302
  • Cop.ms. ACR, AP 40; D'A., T.D. 40, n. 3, pp. 163-164.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 EFFORT
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 ATTENOUX, CLAIRE
    2 ATTENOUX, MADAME
    2 PIE IX
    3 BORDEAUX
    3 MARSEILLE
    3 PERPIGNAN
  • A Mademoiselle Berthe Attenoux
  • ATTENOUX Berthe
  • Lamalou, le 18 sept[embre] 1860.
  • 18 sep 1860
  • Lamalou
La lettre

Je ne serais pas resté si longtemps sans vous répondre, ma bien chère enfant, si je n’avais d’abord voulu vous laisser le temps d’arriver à Marseille et si, plus tard, je n’avais été obligé d’aller faire un voyage à Perpignan, où j’ai prêché la retraite ecclésiastique. Me voilà de retour et je reprends votre lettre pour vous remercier d’abord des bonnes choses que vous m’y dites, et ensuite pour vous demander si les bonnes résolutions que vous me manifestez se sont soutenues. Voyez, ma pauvre enfant, le mauvais père que vous avez: je me permets de soupçonner que votre bonne volonté est sans doute excellente dans le courant ordinaire de la vie, mais que dans les occasions un peu difficiles la pensée de Dieu se retire et vous laisse peu forte. Tâchez donc de m’apprendre bientôt qu’il n’en est point ainsi, de façon que quand je vous reverrai, dans une quinzaine de jours, il soit évident que vous êtes bien meilleure, mais bien meilleure qu’à votre retour de Bordeaux. N’ayez donc pas la moindre peine sur mon dévouement, ma bonne enfant, pourvu que vous vouliez être une fille vraiment pieuse et solide. Soyez sûre que je serai toujours là pour vous appuyer et pour vous soutenir envers et contre tous les dangers qui peuvent, par moments, [menacer?] vos bonnes dispositions. Ainsi plus d’idées sombres, au moins de ce côté.

Que faites-vous à Marseille? Vous y amusez-vous bien? Il me semble bien nécessaire qu’au milieu de tous vos voyages vous preniez quelques bons moments pour vous recueillir. Si vous ne le pouvez pas à Marseille, j’espère bien vous les faire trouver à Nîmes. Vous n’êtes pas contente, dites-vous, parce que vous croyez voir la vie telle qu’elle est. Ah! pauvre enfant, si vous pouvez être un jour très solidement chrétienne, la vie vous paraîtra bien sainte, puisque vous y verrez le moyen de servir Notre-Seigneur de façon à vous préparer une belle place là où il n’y a de tristesse d’aucune sorte.

Priez beaucoup pour le Souverain Pontife et croyez que l’amour de l’Eglise, vertu si rare de nos jours, est une de celles qui attirent le plus de grâces.

Veuillez me rappeler au souvenir de Madame votre mère et de votre soeur. Adieu, ma fille, je vous quitte pour aller à mon bain. A revoir bientôt.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum