DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.248

15 jun 1860 ROZET Françoise-Marie ra

Il demande pour elle à Dieu la patience dans les épreuves de sa maladie. – Chaque douleur endurée est un nouveau mérite.

Informations générales
  • DR03_248
  • 1397
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.248
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 5, pp. 63-64.
Informations détaillées
  • 1 CHIRURGIEN
    1 PATIENCE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  • A Mademoiselle Camille Rozet
  • ROZET Françoise-Marie ra
  • [vers le 15 juin 1860](1).
  • 15 jun 1860
  • *Mlle Camille Roset*.
La lettre

Ma bien chère enfant,

Depuis hier, je ne cesse de penser à vous, pour demander à notre bon Maître toutes les grâces de patience dont vous avez besoin, et je vais dans un moment dire la messe à votre intention. Vous voyez bien que je ne suis pas aussi indifférent à vos maux que vous semblez le croire. Ah! pauvre petite, que je voudrais vous débarrasser de tous ces vilains instruments, dont vous me parlez! Prenez un peu de courage pourtant. Tout cela compte pour l’éternité, et chaque douleur que vous endurez est un nouveau mérite qui aura un jour sa récompense. Notre bon Maître vous prend à sa façon. Au lieu de vous faire faire votre noviciat, comme vous l’aviez calculé, il vous fait passer par ses épreuves à lui qui en valent bien d’autres. Je le conjure de vous donner résignation, calme et amour. Il veut pénétrer jusqu’à vous par les ouvertures que vous pratiquent ces affreux chirurgiens. N’est-il pas maître de choisir le poste qui lui plaît?

Adieu, ma chère enfant. Si vous ne pouvez m’écrire, faites-moi dire que mes lettres vous donnent un peu de repos, et je vous promets de vous en adresser plus souvent. Je ne vous quitte pas, je vais dire à l’instant la messe pour vous; c’est là que je vous dirai encore adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En cette lettre que les T.D. datent de *septembre 1860*, nous voyons celle que le P. d'Alzon joignit à la lettre à Mère M.-Eugénie que nous avons cru pouvoir dater de *vers le 15 juin 1860*. Mère M.-Eugénie vient en effet de lui faire parvenir "quelques mots écrits de la main gauche" par Camille, de lui dire combien cette dernière s'afflige de son silence, et de lui décrire les incisions douloureuses qu'elle subit pour "un commencement de carie des os de l'épaule" (lettre du 11 juin).