DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.273

jul 1860 ROZET Françoise-Marie ra

Il la plaint d’être aux mains des chirurgiens et prie N.S. de lui donner la patience. – Jouit-elle du calme suffisant pour décider de son avenir? – Un caractère énergique comprendrait l’avertissement de la souffrance et la pousserait à se donner à Dieu. – Il ne la pousse pas, mais elle doit prendre au sérieux sa détermination, quelle qu’elle soit.

Informations générales
  • DR03_273
  • 1424
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.273
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 6, pp. 64-65.
Informations détaillées
  • 1 CHIRURGIEN
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 EPREUVES
    1 PATIENCE
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
  • A Mademoiselle Camille Rozet
  • ROZET Françoise-Marie ra
  • [vers juillet 1860](1).
  • jul 1860
  • *Mademoiselle Camille Roset*.
La lettre

Ma chère enfant,

Je vous plains de toute mon âme de vous trouver entre les mains des chirurgiens. Ce mot est toujours très désagréable, et je vous remercie plus que je ne saurais vous dire de m’en faire la confidence. Je prierai bien Notre-Seigneur de vous donner la patience. Croyez-vous que, dans l’état où vous êtes, vous ayez le calme suffisant pour décider votre avenir? Sans doute, avec un caractère énergique, la vue du traitement que vous subissez vous ferait rentrer sérieusement en vous-même, et la pensée du peu que nous sommes vous pousserait à donner à Dieu ce peu, si chétif qu’il soit chez vous. Quand les souffrances nous avertissent que nous ne sommes pas immortels sur cette terre, on se sent disposé à penser plus fortement à l’immortalité du ciel ou de l’enfer. Mais puisque vous êtes incertaine, pourquoi vous forcer, si vous ne sentez pas que la vie est courte et qu’un peu de générosité peut être récompensé par une éternité de bonheur?

Pensez-y, ma fille. Je ne vous pousse point. Seulement prenez au sérieux votre détermination, quelle qu’elle soit. Tout à vous, mon enfant, avec un tendre dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En proposant *septembre 1860*, les T.D. éloignaient trop, nous semble-t-il, cette lettre de celle que nous avons cru pouvoir dater de *vers le 15 juin 1860* (*Lettre* 1397). L'absence d'allusion à la maladie ou à la mort de Mlle d'Alzon invite cependant à ne pas la situer trop près du 15 juillet.