DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.319

6 oct 1860 Nîmes MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra

Un *rien* qui a été bien pris au tragique. – Sa mère a été administrée et souffre beaucoup. – Son neveu est rentré sain et sauf. – Elle peut lui écrire autant qu’elle veut, mais ne doit pas être trop exigeante sur la rapidité ou la longueur des réponses. – Qu’elle reprenne ses mortifications quand sa santé le lui permettra.

Informations générales
  • DR03_319
  • 1470
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.319
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 40, n. 15, p. 343.
Informations détaillées
  • 1 ARMEE PONTIFICALE
    1 EXTREME ONCTION
    1 PENITENCES
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 QUESTION ROMAINE
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BONAPARTE, JEROME
    2 DU LIMBERT, HENRI-FRANCOIS
    2 LAMORICIERE, LOUIS DE
    2 MAURAIN, JEAN
    2 PIMODAN, DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 ROULAND, GUSTAVE
    3 CASTELFIDARDO
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
  • A Soeur Marie-Marguerite Mac-Namara
  • MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra
  • Nîmes, le 6 octobre 1860.
  • 6 oct 1860
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Comment avez-vous pu prendre ce fameux rien(1) d’une façon si tragique? Ne sentiez-vous pas qu’il disait tout le contraire de ce qu’il semblait dire? Si vous avez jamais l’idée de m’écrire de ce style, je vous préviens que je serai convaincu que cela veut dire tout. Ah! petite vilaine, que vous êtes encore enfant!

Ma mère a été administrée avant-hier; je n’ai fait qu’aller et venir de Nîmes à Montpellier. Ce qu’elle souffre est inouï, car la fracture n’est qu’un détail de son mal. Mon neveu est arrivé sain et sauf, quoique pendant longtemps il y ait eu un assez grand danger. Son petit corps des guides était le point de mire des artilleurs piémontais(2).

Quant à vous, mon enfant, puisque vous êtes sage assez, il faut le devenir beaucoup. Vous le pouvez, si vous le voulez, sans aucune difficulté, et vous pouvez m’écrire quand vous le jugerez à propos. Seulement il faudra permettre que mes réponses se fassent quelquefois un peu attendre ou soient brèves, parce que je serai dérangé. Reprenez vos mortifications aussitôt que votre santé vous le permettra.

Adieu et tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Ce *rien* est le dernier mot de la lettre du 30 septembre.
2. La veille, en la cathédrale de Nîmes, en l'absence de Mgr Plantier qui approuva son initiative (lettre du 6 octobre), le P. d'Alzon avait présidé un service à la mémoire de M. de Pimodan et des Français tombés à Castelfidardo. Après la messe, il monta en chaire et prononça "une déchirante et *fière* allocution, en l'honneur des nouveaux martyrs, de ces nobles enfants qui, selon la parole de Lamoricière, ont été *assassinés* mais non vaincus par l'armée piémontaise" (*Revue Catholique du Languedoc*, 2, p. 262). Nous avons conservé le texte de cette allocution. Dans son rapport au ministre des Cultes, le préfet fit remarquer "que le catafalque était incomparablement mieux orné que celui qui avait été élevé pour S.A.I. le prince Jérôme." (MAURAIN, p. 429, n. 1).