DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.327

18 oct 1860 Nîmes HUGUES Marie des Anges ra

Il est heureux de renouer avec elle. – Remerciements pour ses prières pour sa mère. – Que son travail et ses soucis d’économe à Bordeaux lui soient un moyen de perfection.

Informations générales
  • DR03_327
  • 1479
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.327
  • Orig.ms. ACR, AL 342; D'A., T.D. 36, n. 1, pp. 76-77.
Informations détaillées
  • 1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 TRAVAIL
    1 VIE RELIGIEUSE
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    3 ARLES
    3 BORDEAUX
  • A Soeur Marie des Anges Hugues
  • HUGUES Marie des Anges ra
  • [Nîmes, le 18 octobre 1860](1).
  • 18 oct 1860
  • Nîmes
  • *Soeur M. des Anges*
La lettre

Je comptais depuis plusieurs jours vous écrire, ma bien chère enfant. Les voyages que j’ai dû faire m’en ont empêché jusqu’à aujourd’hui. C’est d’autant plus mal à moi que j’avais à vous remercier de votre bonne et première lettre, et qu’il aurait fallu vous témoigner un peu plus le plaisir que m’a causé la vue de votre écriture. Il a pourtant été bien grand, je vous assure, et je ne rabats rien du temps que je veux donner à une antique connaissance. C’est bien vingt-cinq ans, ni plus ni moins(2).

Je vous remercie des prières que vous faites pour ma mère. Continuez-les; le souvenir des morts s’en va si vite. Il faut que les chrétiens le retiennent le plus possible, non pas seulement par de stériles regrets, mais surtout par des prières utiles à ceux pour qui on les fait et même à ceux qui les font.

Je recommande à la petite économe de bien soigner sa petite mère(3), et à la petite mère de ne pas trop écraser sa petite économe. Mais j’aime à supposer que mes recommandations sont superflues: ce sont des choses qui se font d’elles-mêmes avec bonheur. Ma chère fille de vingt-cinq ans, il faut vous appliquer à prendre de la sainteté, au moins pour cinquante. Vous allez avoir bien du travail, bien du souci, bien des préoccupations. Tout cela doit vous être un puissant moyen de perfection. Quand vous serez au milieu de vos casseroles, souvenez-vous de faire un peu bouillir en vous l’amour de Dieu. On n’aime pas assez à unir toutes ses actions à celles de notre bon Maître. Je compte que vous allez faire les plus merveilleux progrès à Bordeaux et que, quand j’aurai le plaisir de vous voir, vous serez un vrai séraphin.

Adieu, ma fille. Bon courage! Veuillez croire à mon bien affectueux dévouement en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La lettre accompagnait celle à la Mère M.-Catherine, qui est datée du 18 octobre (S.V.).
2. D'après cette phrase, le P. d'Alzon connaîtrait donc Soeur Marie des Anges depuis son arrivée à Nîmes en 1835. Il semble qu'ici sa mémoire le trompe, car Thérèse Hugues est née à Arles en 1838. Pourtant, le 22 décembre, il dira encore: "Adieu, mon enfant de 25 ans...", et le 1er janvier 1861 il répétera - Soeur Marie des Anges aurait-elle émis respectueusement quelque doute? - "Je vous assure qu'il y a 25 ans que je vous connais et suis votre père...".
3. La petite mère est Soeur M.-Catherine, supérieure de la communauté des Religieuses de l'Assomption de Bordeaux où Soeur Marie des Anges était économe.