DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.339

5 nov 1860 Lavagnac ESGRIGNY Luglien de Jouenne

Remerciements pour ses condoléances. – La mort de sa mère et ses propres sentiments. – Sa soeur a besoin de repos.

Informations générales
  • DR03_339
  • 1492
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.339
  • Orig.ms. ACR, AO 6; D'A., T.D. 39, n. 107, pp. 205-206.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 JURIDICTION EPISCOPALE
    1 PARENTS
    1 SOUFFRANCE
    1 SYMPATHIE
    1 VIE DE FAMILLE
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 ESGRIGNY, JEANNE D'
    2 ESGRIGNY, MADAME LUGLIEN D'
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 THIBAULT, CHARLES-THOMAS
    3 MONTPELLIER
  • A Monsieur Luglien de Jouenne d'Esgrigny
  • ESGRIGNY Luglien de Jouenne
  • [Lavagnac, le 5 novembre 1860].
  • 5 nov 1860
  • Lavagnac
  • *Monsieur*
    *Monsieur le cte d'Esgrigny*
    *Château du Thil en forêt*
    *par Etrépagny (Eure)*
La lettre

Vous êtes bien bon, mon cher ami, de m’écrire comme vous le faites(1). Hélas! vous avez raison, il n’y a qu’à se résigner. Ma pauvre mère nous a quittés avec toute sa connaissance, au milieu des plus atroces douleurs. Dieu a voulu la purifier jusqu’au dernier moment. Vous savez ce que c’est que voir souffrir ceux que l’on aime, sans pouvoir les soulager. Je n’ai pas pu donner à cette pauvre [mère] cette dernière absolution que j’avais prononcée, moins de trois mois avant, sur la tête de ma soeur, – l’évêque de Montpellier m’a, depuis deux mois, ôté dans son diocèse le pouvoir de prêcher et de confesser, – mais c’est moi qui lui ai annoncé la dernière visite de Notre-Seigneur; puis, elle s’est endormie, et j’ai accompagné sa dépouille là où il y a si peu de temps j’avais déposé celle de sa fille. Ah! mon cher ami, qu’y a-t-il donc dans la vie à quoi l’on puisse s’attacher?

Veuillez offrir mes hommages à Madame d’Esgrigny, mes amitiés à Jeanne. Mon père est souffrant, et ma soeur, qui remercie Madame d’Esgrigny de son souvenir, a besoin de bien du repos pour se remettre des fatigues et des douleurs qu’elle vient de traverser.

Adieu. Tout à vous avec une tendre affection.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Lavagnac, 5 nov. 1860.1. Réponse à une lettre du 20 octobre. Le comte d'Esgrigny lui avait écrit: "C'est surtout à cette dernière heure, et en recevant peut-être de votre main si chère le gage de son bonheur actuel que Madame votre mère a dû remercier Dieu du courage qu'elle eut, du sacrifice qu'elle fit en vous offrant à lui. Il y avait là une sainteté qui a dû vous paraître douce à tous deux a travers le déchirement de la séparation, et je vous trouve heureux dans votre malheur".