DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.366

22 dec 1860 Nîmes HUGUES Marie des Anges ra

Pourquoi ne lui a-t-elle pas dit que sa mère malade était à Nîmes? – Il ne l’a vue que la veille de son départ: elle va beaucoup mieux. – Conseils à une économe.

Informations générales
  • DR03_366
  • 1519
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.366
  • Orig.ms. ACR, AL 343; D'A., T.D. 36, n. 2, pp. 77-78.
Informations détaillées
  • 1 ECONOMAT
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 PARENTS
  • A Soeur Marie des Anges Hugues
  • HUGUES Marie des Anges ra
  • [Nîmes], le 22 déc[embre 18]60.
  • 22 dec 1860
  • Nîmes
  • *Soeur M. des Anges*.
La lettre

Savez-vous, ma bien chère fille, que j’ai bonne envie de vous gronder. Comment! Votre mère était, depuis trois semaines à Nîmes, malade, et vous ne me l’avez pas dit! Je serais allé la voir, lui parler de vous. Cela lui aurait fait du bien et aurait remonté son moral. Enfin, j’ai pu la voir la veille de son départ, qui a eu lieu hier. Elle va beaucoup mieux. Mais enfin ce n’est pas votre faute, si je l’ai vue. Ah! vilaine, voilà comment vous traitez votre père. La première fois que j’irai à B[ordeau]x, je descendrai à l’hôtel pour ne pas vous déranger. Est-ce que tout ce qui vous touche ne me touche pas? Oh! je ne suis pas du tout content. Vous ne vous doutiez pas que, quand vous me parliez de vos misères, j’en découvrirais si bien quelques-unes.

La plus grande difficulté d’une économe, c’est de posséder toujours son âme dans la paix. Voyez si vous possédez bien la vôtre. Une économe cassante n’est pas une bonne économe, et une religieuse susceptible et orgueilleuse n’est pas une bonne religieuse. Si donc vous reconnaissez quelques-uns de ces vices en vous, il faut les faire bien vite disparaître. Toutefois, ma bonne enfant, il y a avec vous de grandes ressources. Nous ferons quelque chose de bon, pourvu que vous ne vous découragiez pas. Portez à l’Enfant-Jésus méprisé l’amour du mépris de vous-même, et rendez-moi compte de ce que vous aurez fait pour acquérir cet amour.

Adieu, mon enfant de vingt-cinq ans.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum