DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.371

31 dec 1860 Lavagnac BAILLY_VINCENT de Paul aa

Neige, rhume et misères diverses. – A la campagne le temps est superbe. – Il s’occupera de la créance et de sa négociation quand il l’aura. – Il faudra vendre un peu de terre, ce qui sera possible.

Informations générales
  • DR03_371
  • 1525
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.371
  • Orig.ms. ACR, AG 14; D'A., T.D. 27, n. 14, p. 10.
Informations détaillées
  • 1 CAPITAUX
    1 EPREUVES
    1 MISSION D'AUSTRALIE
    1 SANTE
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BRUN, HENRI
    2 CUSSE, RENE
    2 QUINN, JAMES
    3 AUSTRALIE
    3 CASTELFIDARDO
    3 NIMES
    3 PARIS
  • Au Frère Vincent de Paul Bailly
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Lavagnac], 31 déc[embre 18]60.
  • 31 dec 1860
  • Lavagnac
  • *Frère Vincent de Paul*.
La lettre

Et moi aussi, cher enfant, j’ai eu ma neige, mon rhume, mes misères de toute espèce. Me voici à la campagne avec un temps superbe pour finir une année bien douloureuse(1). Dieu vous épargne, dans celle qui s’ouvre, les tristesses qui viennent de passer sur mon coeur!

Je crois bien qu’il me faudra décidément vous prendre pour mon tyran. Vous m’exorciserez; mais prenez garde, le diable bat souvent les exorcistes. Je m’occuperai de la créance et de sa négociation, quand je l’aurai; ce qui sera au plus tôt après-demain. Quant à la négociation, il faudra un peu de terre, mais les terres ne se vendant plus ici et les gens ayant de l’argent en masse, il sera possible de trouver quelqu’un qui en veuille.

Adieu, mon cher ami. Priez pour moi, et que cette année nouvelle nous fasse faire à tous un pas de plus vers le ciel!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Année douloureuse sur le plan familial d'abord, avec les décès successifs de sa soeur Augustine et de sa mère, le souci de son père qui reste seul et qui vieillit péniblement, les inquiétudes pour son neveu à l'annonce de Castelfidardo.
Douloureuse aussi au point de vue de sa congrégation: des questions vitales se posaient, et c'est sur lui que pesait la responsabilité de la décision. Nîmes ou Paris? La congrégation devait-elle se dégager du collège de Nîmes, son berceau? Devait-elle reprendre un collège à Paris? Y fonder autre chose? Et puis l'Australie: discussions pénibles avec les PP. Brun et Cusse, malentendu, rupture, accord boîteux avec Mgr Quinn...
En cette fin d'année, le P. d'Alzon est très fatigué, mais les grandes décisions ont été prises: le collège de Nîmes continue, les premiers missionnaires assomptionnistes voguent vers l'Australie, et surtout on vient d'acquérir à Paris un emplacement où bientôt s'élèvera une maison, berceau d'oeuvres innombrables, parmi lesquelles l'Association de N.D. de Salut et les oeuvres de presse catholique, qui ont permis à des générations d'assomptionnistes de travailler à la réalisation de la devise que leur avait donnée le P. d'Alzon: *Adveniat Regnum Tuum*.