DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.387

4 jan 1861 Lavagnac MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il a tout terminé la veille avec sa soeur. – Joséphine Fabre voudrait qu’elle vende ses rentes. – Il lui tarde que Clichy soit vendu, « dussions-nous y gagner moins que nous ne le pensons »: avantages de la pauvreté. – Il croit très utile de réunir au plus tôt les religieux de Paris.

Informations générales
  • DR03_387
  • 1539
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.387
  • Orig.ms. ACR, AD 1275; D'A., T.D. 23, n. 655, p. 2.
Informations détaillées
  • 1 RENTES
    1 SUCCESSIONS
    1 TRAVAIL
    1 VERTU DE PAUVRETE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 LAURENT, CHARLES
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Lavagnac, 4 janv[ier 18]61.
  • 4 jan 1861
  • Lavagnac
La lettre

Ma bien chère fille,

Voici la seconde partie de votre lettre sur Soeur M.-Bernard. Hier nous avons tout terminé avec ma soeur. J’espère qu’elle est contente, et moi aussi.

Joséphine Fabre tient à ce que vous sachiez qu’elle voudrait vendre ses rentes, dont vous avez les titres; au moins elle ne vous les laisse qu’à la condition que si les rentes baissent, vous supporterez la différence. J’ai eu beau lui dire que vous ne gardiez cet argent que pour me rendre service, elle n’a pas voulu en démordre.

Il me semble que nos affaires prennent une assez bonne tournure(1). Je vous avoue qu’il me tarde que Clichy soit vendu, dussions-[nous] y moins gagner que nous ne le pensions. Eh! mon Dieu, quand nous aurons des revenus, n’y compterons-nous pas pour vivre et ne vaudrait-il pas mieux souffrir un peu de pauvreté? Cette vertu force au travail, et, sous ce rapport, elle a le très grand avantage d’écarter les paresseux et les tentatives de paresse. Croyez que cette sorte de sentinelle empêche bien des abus de pénétrer dans bien des couvents(2).

Adieu, ma fille. Je pense bien à vous, je prie bien pour vous; rendez-le-moi devant Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je retourne demain à Nîmes. Je ne parlerais pas comme je viens de le faire avec d'autres hommes que le P. O'Donnell et même le P. Laurent; mais si l'on peut placer le surplus de la vente de Clichy hors de leur portée, ce sera autre chose. Je crois très utile de les réunir au plus tôt, dût-on nous renvoyer quelques Frères convers et le Fr. Vincent de Paul, qui ne peut faire son noviciat à Paris.1. On a pu acquérir le terrain de la rue François Ier, l'archevêché a permis l'établissement provisoire des religieux à Auteuil, les perspectives de vente de Clichy semblent bonnes.
2. Dans le chapitre du *Directoire* consacré à la pauvreté, le P. d'Alzon souligne également le rapport entre cette vertu et le travail (*E.S.*, pp. 64-66).