DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.394

15 jan 1861 Nîmes VARIN_MADAME

Il est bon de revenir sur le passé pour ne pas se faire illusion sur le présent. – Il n’a pas encore de local pour les Soeurs de la Charité de leur futur orphelinat. – Trois frères qui veulent être religieux. – Un autre essai d’orphelinat. – Il espère la voir bientôt. – Il attend la pétition des catholiques de Brouzet.

Informations générales
  • DR03_394
  • 1546
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.394
  • Orig.ms. ACR, AP 78; D'A., T.D. 40, n. 26, p. 203.
Informations détaillées
  • 1 COLONIES AGRICOLES
    1 FRERES CONVERS
    1 ORPHELINATS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BOUDET, EMMANUEL
    2 BOUDET, FAMILLE
    2 COMBALOT, THEODORE
    3 AFRIQUE
    3 ALES
    3 BEAUCAIRE
    3 BROUZET-LES-ALES
    3 COURBESSAC
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 LAVAGNAC
    3 MONTMAU
    3 NIMES
    3 QUISSAC
    3 SAINT-PONS-DE-MAUCHIENS
    3 SERVAS
  • A Madame Varin d'Ainvelle
  • VARIN_MADAME
  • Nîmes, le 15 janvier 1861.
  • 15 jan 1861
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Hélas! Madame, que vos réflexions sont justes et qu’il est bon, quoique douloureux, de revenir sur le passé et sur les vides qui s’y sont faits pour ne pas se faire illusion sur le présent! Je voudrais bien pouvoir employer du premier coup les Soeurs de la Charité pour notre futur orphelinat; mais il y a un obstacle matériel, c’est le local que je n’ai pas encore pour les loger. J’ai trois jeunes gens qui veulent être religieux. Leur père, très habile fermier, les dirige; la mère leur fera la cuisine tant qu’il sera nécessaire, se retirera quand nous serons en communauté. Avant de venir chez moi, ils avaient par charité adopté un orphelin; ils en prendront tant que je voudrais leur en donner(1). Ils étaient sur le point d’aller en Afrique, chez un de mes amis, chef d’une colonie agricole.

Ici, on va faire aussi un essai, tout près de la jonction du chemin de fer d’Alais au chemin de Beaucaire. Les Soeurs de Saint-Vincent de Paul s’en chargent. Je compte aller souvent les visiter(2). Je n’ose espérer aller, cette fois, à Servas, mais probablement avant le 2 février j’irai voir l’abbé Combalot et vous offrir mes hommages.

Veuillez, Madame, agréer l’hommage de mon plus respectueux dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
J'attends avec empressement la pétition des catholiques de Brouzet(3).1. Le P. d'Alzon a mis ces trois jeunes gens et leur père à la tête de sa propriété de Montmau à Saint-Pons-de-Mauchiens, non loin de Lavagnac (voir *Lettre* 1494). Il semble bien que ce soit là qu'il envisage de créer l'orphelinat dont il est question dans notre lettre, mais il faudra attendre 1871 pour voir ce projet se réaliser. Le 12 février 1861, un bail à ferme pour le domaine de Montmau fut signé à Lavagnac entre le P. d'Alzon et M. Emmanuel Boudet (DK 113). C'est un bail d'une durée de trois ans, commençant "le 1er janvier dernier" et venant à expiration le 31 décembre 1864 (ce qui, si nous comptons bien, fait quatre ans).
2. Dans la commune rurale de Courbessac, où l'orphelinat de Nîmes fut transféré en 1862. Voir *Annales catholiques de Nîmes*, 1862, t. I, pp. 264-270 (S.V.).
3. Dans le canton de Quissac (Gard).