DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.409

2 feb 1861 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Il s’en rapporte à lui pour la venue de Benjamin. – Qu’il ne se préoccupe pas trop de l’attente de ce dernier. – L’abbé de Cabrières va solliciter une place d’aumônier dans l’armée pontificale.

Informations générales
  • DR03_409
  • 1560
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.409
  • Orig.ms. ACR, AG 17; D'A., T.D. 27, n. 17, p. 12.
Informations détaillées
  • 1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, MADAME EMMANUEL
    2 BAILLY, MARIE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    3 NIMES
    3 ROME
  • Au Frère Vincent de Paul Bailly
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Nîmes], 2 fév[rier 18]61.
  • 2 feb 1861
  • Nîmes
La lettre

Frère Vincent de Paul.

Je suis à la fois content et peiné, mon bien cher ami, de voir que ma pensée n’a pas été bien comprise, sans doute parce qu’elle était mal exprimée(1). Je n’ai jamais eu l’idée de rien imposer; j’ai proposé seulement, si Benjamin a des obstacles sérieux, raisonnables, qu’il attende; si, au contraire, il croit pouvoir partir, qu’il vienne. Or, je respecterai parfaitement à tous les points de vue la pensée de Madame votre mère, si vous pensez qu’il puisse venir à Nîmes au mois de mai. D’après ce que vous m’écrivez, je vois que ce cher enfant est bien travaillé par la pensée que Dieu l’appelle. Les grands sacrifices ne le sont que parce qu’ils coûtent de grandes douleurs. Enfin, je m’en rapporte à vous. Voyez la confiance que j’ai en votre prudence. Ce que vous aurez fait sera bien fait. Dans tous les cas, je vous attends pour l’époque que je vous ai déjà indiquée.

Ne vous préoccupez pas trop de l’attente de Benjamin. J’arrangerai les choses avec nos petits Maronites d’ici là. Vous verrez peut-être encore l’abbé de Cabrières, qui, malgré sa famille, part pour Rome, afin de solliciter une place d’aumônier dans l’armée pontificale.

Adieu. Des pénitents à confesser sont là. Je vous embrasse de tout coeur, et aussi Benjamin.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon vient de recevoir de Vincent de Paul Bailly une réponse à sa lettre du 27 janvier. Vincent de Paul lui signale que sa mère et sa soeur ne sont pas prêtes encore à accepter le départ de Benjamin et que plusieurs personnes qui voient pourtant avec bonheur sa vocation estiment que dans les circonstances présentes il ne doit pas partir. Lui-même craint que si le "mouvement intérieur* dont a parlé le P. d'Alzon se manifeste, il ne soit mis sur le compte de l'appel du P. d'Alzon et du désir de Benjamin de voir et de faire du nouveau. Aussi supplie-t-il le ciel de donner un signe manifeste de sa volonté: "si ce miracle a lieu, combien je serai heureux de l'opposer aux objections de chacun" (lettre du 31 janvier).