DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.419

18 feb 1861 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il ne refusera aucun conseil utile, mais « au terme extrême » il ne peut que répéter ce qu’il lui a dit. – Jeanne a déclaré sa résolution à sa mère et à Soeur M.-Augustine. – Les rentes de Joséphine. – Le voyage de Mgr de Ségur lui a fait manquer son homme d’affaires. – Varia.

Informations générales
  • DR03_419
  • 1570
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.419
  • Orig.ms. ACR, AD 1286; D'A., T.D. 23, n. 666, p. 15.
Informations détaillées
  • 1 RENTES
    2 ASTORG, JEANNE D'
    2 ASTORG, MADAME D'
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 CHAUVAT, MARIE-GENEVIEVE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 NOURRIT, MARGUERITE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    2 ROCHIER
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 NIMES
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes], lundi [18] fév[rier 18]61(1).
  • 18 feb 1861
  • Nîmes
La lettre

Dieu me préserve, ma bien chère fille, de douter que vous avez une conscience, et je suis tout heureux de l’entendre, fût-elle souris et même rat, et même petit chat! J’admets que je dois prendre conseil. C’est ce que je crois avoir toujours fait. Seulement entre avis contraires je choisis ceux que je crois les meilleurs, sans les croire absolument les meilleurs pour cela. Aussi je puis vous assurer que je ne ferai jamais rentrer dans leur [sic] trou aucune utile souris. Seulement au terme extrême je répéterai ce que je vous disais et que, j’espère, vous accepterez avec cette explica- tion(2).

J’ai vu Jeanne ce matin, elle a déclaré sa résolution à sa mère. Les choses en sont à ce point. J’ai cru qu’elle ferait bien d’en dire un mot à Soeur M.-Aug[ustine], qui a été toute surprise qu’on ne le lui [ait] pas dit tout d’abord, mais qui a parfaitement pris la chose.

Ne vous fâchez pas trop contre Joséphine. Elle redoute que le père de Marguerite(3), au lieu de la mettre au prieuré, ne l’envoie dans quelque autre établissement. Quant aux rentes, si cela vous gêne, je pourrai bien lui parler; mais avec la crise financière dont me parle le P. Picard, est-ce bien consciencieux, si, comme vous m’avez chargé de le lui dire, vous ne voulez pas accepter les différences(4)?

Le voyage de Mgr de Ségur m’a fait manquer de vingt-quatre heures mon homme d’affaires(5), qui est parti pour un mois juste quelques heures avant mon arrivée. Je sais que l’acte de partage a été enregistré le 6 février.

Le Fr. V[incent] de Paul me paraît très content(6). Thérèse de Rocher viendra au prieuré, dès qu’elle [sera] rétablie d’une indisposition. Mme de Rocher l’a annoncé à q[uel]q[ues] personnes. Soeur M.-Elisabeth a la tête un peu montée. Vous ai-je dit que Soeur M.-Geneviève était dans les plus admirables et les plus persévérantes dispositions, depuis quelque temps?

Adieu, ma bien chère fille. Je m’arrête en saluant vos souris.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le manuscrit porte *17 février*, mais le lundi tombait le 18, en 1861.
2. Le P. d'Alzon répond ici à ce que Mère Marie-Eugénie lui a écrit le 16 février: "... vous avez la fille du monde la plus entêtée et pour peu que vous reveniez avec elle sur le même terrain, vous l'y retrouverez toujours avec les mêmes idées... Mais il y a autre chose... c'est que quand une fois ma conscience se loge quelque part, c'est bien pis encore... Oh vous, mon père, elle ne vous fera d'autre effet que ces souris qui grignotent sous un parquet et qui agacent sans qu'on s'en soucie autrement... Eh bien, il me faut lui laisser dire qu'elle ne peut accepter sans protestation le principe que vous posez dans votre dernière lettre qu'un Supérieur, fût-il même mon cher père, doit pouvoir suivre les idées qui lui viennent sans consulter personne... Oh la vilaine et fatigante souris. Ne tapez pas du pied, mon cher père, elle rentre vite dans son trou..."
3. Marguerite Nourrit (v. *Lettre* 1547, note 4). Elle devait revenir à Nîmes pour quelque temps.
4. Mère Marie-Eugénie était embarrassée pour payer à Mlle Fabre les rentes que cette dernière attendait pour le 10 mars. A propos des "différences", voir *Lettre* 1539.
5. M. Rochier, de Gignac, qui avait dû partir pour Paris le mardi 12.
6. Le Fr. Vincent de Paul a dû arriver à Nîmes le 14 février.