DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.421

28 feb 1861 Nîmes HUGUES Marie des Anges ra

Il a conscience de ses devoirs de père à son égard. – Exhortation à la perfection: « continuer à être une bonne petite religieuse ou commencer à devenir une vraie sainte »? – Il la met sous la protection de sainte Thérèse dont elle porte le nom.

Informations générales
  • DR03_421
  • 1572
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.421
  • Orig.ms. ACR, AL 347; D'A., T.D. 36, n. 6, pp. 80-81.
Informations détaillées
  • 1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    2 THERESE, SAINTE
    3 NIMES
  • A Soeur Marie des Anges Hugues
  • HUGUES Marie des Anges ra
  • [Nîmes], 28 fév[rier 18]61.
  • 28 feb 1861
  • Nîmes
  • *Soeur M. des Anges*.
La lettre

Ma bien chère enfant,

Je ne puis vous dire que le regret [que] j’ai de ne pas vous avoir plus tôt écrit. Je ne le pouvais guère, il est vrai, mais je n’en pensais pas moins à vous. Ce m’est un sentiment très profond que je dois être votre vrai père, que je dois vous faire du bien, et ce m’est une vraie souffrance, quand je suis empêché de vous faire tout celui que je voudrais. Il est trop vrai encore que je vous serais obligé de devenir mille fois meilleure que vous ne l’êtes. Le bon Dieu ne vous laissera pas tranquille, tant que vous ne serez pas arrivée à la perfection. Aussi je me rends parfaitement compte de tous les petits tourments, par où vous passez. Il faut accepter tout cela, comme moyen de purification, mais il faut aller en avant. Prenez votre courage dans l’oraison et communiquez-le aux autres. Il faut que ma fille soit forte pour elle et pour ses Soeurs. A cet égard, je vous préviens que je serai très exigeant. Ne vous faites pas illusion. Vous êtes à un moment très solennel de votre vie: ou vous continuerez à être une bonne petite religieuse, ou vous commencerez à devenir une vraie sainte. Moi, j’ai promis à Notre-Seigneur de faire tout ce qui dépendrait de moi pour aider une de mes vraies filles de coeur à arriver aussi haut que possible. Voulez-vous ratifier ma promesse? Dieu vous appelle! Ecoutez sa voix; entrez dans l’esprit de sacrifice, d’immolation, d’amour; aimez à souffrir; faites-vous victime. Jésus est au bout de cette voie douloureuse.

Je vous ordonne de m’écrire le plus souvent possible. Je ne puis vous dire le plaisir que j’ai eu, en apprenant que vous vous appeliez Thérèse. Je vous place tout spécialement sous la protection de cette grande sainte, que j’aime tant; je lui parlerai souvent de ma petite Thérèse, que je veux rendre heureuse.

Adieu, mon enfant. Ecrivez-moi bientôt, et, croyez-moi, placez votre coeur et toutes vos aspirations dans le ciel.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum