DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.429

17 mar 1861 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Ses sermons à Saint-Charles. – La prédication de M. Deplace. – Varia.

Informations générales
  • DR03_429
  • 1580
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.429
  • Orig.ms. ACR, AD 129; D'A., T.D. 23, n. 669, pp. 17-18.
Informations détaillées
  • 1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 RENTES
    1 SUCCESSIONS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ASTORG, JEANNE D'
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 DEPLACE, CHARLES
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    3 NIMES, EGLISE SAINT-CHARLES
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes, vers le 17 mars 1861](1).
  • 17 mar 1861
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je puis vous dire pourtant un petit bonjour. Si je fais des sermons nouveaux pour les gens de Saint-Charles(2), c’est que je n’avais accepté de leur prêcher le carême que dans un but que n’eussent pas atteint mes vieux sermons. J’eusse fait comme M. Deplace, qui, malgré son incontestable et admirable talent, soulève l’indignation à la cathédrale par son application à laisser de côté toutes les questions un peu vivantes.

Vous ne me dites pas le résultat de votre conversation avec Jeanne d’Astorg. Joséphine est comme un crin de ce que vous ne lui avez pas renvoyé ce qu’elle vous demandait. J’ai reçu l’acte de partage enregistré. J’attends quelqu’un pour savoir ce qu’il faut de plus. J’avoue que si je pouvais vous envoyer seulement une procuration d’emprunter par procuration, cela m’irait beaucoup mieux.

Adieu, ma fille, et tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie de Jésus répondit à cette lettre le 19 mars.
2. Les notes du P. d'Alzon pour le Carême et la Passion prêchés à Saint- Charles sont conservées, de même que de précieuses notes d'audition du Fr. Vincent de Paul, relayé à partir du 12 mars par le P. Galabert. Le P. d'Alzon prêchait le dimanche, le mardi et le vendredi. Vincent de Paul et Galabert n'ont rien noté entre le vendredi de la quatrième semaine (15 mars) et le Vendredi-Saint (29 mars), où le P. d'Alzon prononça un sermon sur la Passion. Nous savons pourtant par une lettre du 19 mars de Vincent de Paul à Picard que dans la semaine de la Passion (17-23 mars), le P. d'Alzon prêcha tous les soirs à un auditoire où seuls les hommes étaient admis.
Voir *Un maître spirituel*, pp. 104-106 et *Pages d'Archives* 2, pp. 397-398.
Nous avons déjà cité le jugement du chroniqueur de la *Revue Catholique du Languedoc* sur la prédication de M. Deplace. Voici maintenant celui qu'il porte sur le P. d'Alzon: "A côté de M. Deplace, nous aimons à voir M. d'Alzon. Il faut, peut-être, ce contraste dans une même ville. Et de fait, ceux qui ont pu contempler l'innombrable auditoire de notre courageux grand-vicaire, ne nieront pas que les flammes et quelquefois les foudres de sa parole ne répondent chez nous à un vrai besoin. Il y a du sang catholique dans les veines du peuple nîmois; heureux l'apôtre dont le coeur peut donner une si vigoureuse impulsion à ces coeurs dévoués à Pie IX et aux nobles infortunes qui font cortège à la sienne." (t. 2, p. 527).
Au cours de ce carême, nous apprend la même revue (t. 2, p. 504), à l'initiative du P. d'Alzon, "les jeunes prêtres de la Conférence de St-François de Sales ont évangélisé deux paroisses de la banlieue".