DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.459

• DR03_459
• 1609
• DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.459
• Orig.ms. ACR, AE 112; D'A., T.D. 25, n. 112, p. 94.

• 1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
  1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
  1 PRESSE CATHOLIQUE
  1 QUESTION ROMAINE
  2 BIZZARRI, GIUSEPPE
  2 CHAILLOT, LUDOVIC
  2 FIORAMONTI, DOMENICO
  2 GOYON, CHARLES DE
  2 LAURENT, CHARLES
  2 MARINELLI, FRANCESCO
  2 VIVES, LOUIS
  3 ROME
• Au Père François Picard
• PICARD François aa
• Rome, 28 mai 1861.
• 28 may 1861
• Rome

Mon cher ami,

L’homme propose et Dieu dispose. C’est ainsi que je commençais, je crois, ma dernière lettre. Eh! bien, sachez que c’est encore plus vrai aujourd’hui, car je ne sais plus absolument que faire. Dans mon désespoir de ne trouver personne, j’avais presque pris le parti d’accepter un ou deux étages chez les Polonais et d’envoyer nos jeunes gens faire ici leur théologie, quand, hier soir, je rencontre Fioramonti dans la rue qui me dit avoir parlé avec Mgr le Sacriste(1), lequel a envie de me voir et semble disposé à me fournir des professeurs. Je dois aller le voir demain matin, quand le courrier sera parti; sans quoi, j’aurais attendu pour vous rendre compte de ma conversation.

Maintenant, écoutez bien. Chaillot va être nommé très probablement assesseur de Bizzarri(2), s’il n’est pas nommé secrétaire de la Congrégation des évêques et réguliers. Dans tous les cas, il désire se retirer peu à peu de quelques occupations. Il voudrait que nous lui fournissions quelques articles pour sa Correspondance de Rome, à laquelle, malgré ce que j’ai pu lui dire dans le temps, il a tenu à rendre la vie. Pourriez-vous, ou vous ou le P. Laurent, lui envoyer tous les quinze jours une correspondance de Paris? Il n’est pas nécessaire que ce soit toujours une chronique de ce qu’il est impossible d’imprimer dans les journaux français. Il peut être utile de rendre compte des publications nouvelles, et le P. Laurent pourrait, avec la facilité de style qu’il a acquise en écrivant ses sermons, arriver à de très belles choses. Qui oserait en douter? Vous enverriez le tout à la Lauretana, à la supérieure du Bon Pasteur. Il faudrait aussi que vous pussiez voir Vivès, pour lui demander s’il voudrait se charger de reprendre la feuille. M. Chaillot serait disposé à lui donner en échange dans son journal une place pour les annonces. Voyez ce que Vivès(3) demanderait. Un rédacteur de la Presse, qui vient de parcourir la Correspondance, disait ce soir même à quelqu’un qu’il ne comprenait pas qu’on n’en vendît pas au moins 3.000 exemplaires.

J’ai vu le g[énér]al de Goyon(4) ce matin. Il m’a assuré que les troupes françaises ne quitteraient pas Rome, que leur nombre ne serait pas réduit, qu’il allait replier q[uel]q[ues]-unes de ses troupes de certains points, à cause de la malaria, et en faire avancer sur q[uel]q[ues] points, afin de constater que c’étaient uniquement les influences malsaines qu’il voulait éviter.

Adieu, très cher. Vous voyez que je ne vous dis pas grand’chose. Il [est] quelquefois utile de parler peu. Tout vôtre et à tous les nôtres en N.-S.