DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.469

18 jun 1861 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Le Fr. Emmanuel-Joseph est un peu dépaysé ici. – Vous ferez ce que l’on vous dira. – Qu’il se mette au latin et avance dans l’oraison. – Nous avons besoin de donner à Dieu des victimes par la prière, la pénitence, le zèle. – La perspective de l’abîme vers lequel nous allons nous force à nous rejeter avec plus de confiance vers Dieu.

Informations générales
  • DR03_469
  • 1620
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.469
  • Orig.ms. ACR, AG 23; D'A., T.D. 27, n. 23, p. 15.
Informations détaillées
  • 1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 ORAISON
    1 PURIFICATION
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 NIMES
    3 ROME
  • Au Frère Vincent de Paul Bailly
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Nîmes, le 18 juin 1861](1).
  • 18 jun 1861
  • Nîmes
La lettre

Je veux, mon cher ami, joindre un tout petit mot à la lettre du Fr. Emmanuel-Joseph. Je le trouve d’une régularité parfaite. Le pauvre enfant est ici un peu dépaysé, mais cela, j’espère, passera. Il va me servir d’une manière fort utile, et je vois déjà avec peine le moment où nous nous séparerons, pour lui laisser faire ses études théologiques.

Vous aurez, vous, bien cher ami, la bonté de faire ce que l’on vous dira(2). Pourquoi, petit hypocrite, avez-vous du premier coup inspiré tant de confiance et d’affection? Enfin, lisez du latin, parlez-le un peu avec le P. Picard et priez Dieu de vous faire avancer dans l’oraison. Je me persuade tous les jours que nous avons besoin de donner à Dieu des victimes par la prière, la pénitence, le zèle. Dieu nous pousse vers un abîme, ou plutôt il permet que le diable nous y entraîne, afin de nous forcer à nous rejeter avec plus de confiance vers lui; mais que l’avenir est sombre pour qui veut voir les choses avec les yeux de la foi!

Adieu, bien cher ami. Tout à vous du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La lettre à laquelle le P. d'Alzon joint celle-ci est du 18 juin.
2. Vincent de Paul avait prié le P. d'Alzon de ne pas poursuivre son projet de le mettre à la tête d'une petite colonie romaine (voir *Lettre* 1614).