DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.470

23 jun 1861 Nîmes VARIN_MADAME

Il est heureux de revoir son écriture, car il avait des appréhensions sur sa santé. – Il espère qu’elle a vu, sous les douleurs de l’immolation, la joie de l’offrande. – A propos de quelques dettes de Félix. – Sa candidature et son échec aux élections de Montpellier. – Les vers à soie à Servas. – La nouvelle succursale d’Alais.

Informations générales
  • DR03_470
  • 1622
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.470
  • Orig.ms. ACR, AP 80; D'A., T.D. 40, n. 28, pp. 204-205.
Informations détaillées
  • 1 POLITIQUE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VERS A SOIE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 VARIN d'AINVELLE, CECILE
    2 VARIN d'AINVELLE, FELIX
    2 VILLEFORT, PHILIPPE DE
    3 ALES
    3 NIMES
    3 SERVAS
  • A Madame Varin d'Ainvelle
  • VARIN_MADAME
  • Nîmes, 23 juin 1861.
  • 23 jun 1861
  • Nîmes
La lettre

Madame,

Je suis heureux de revoir votre écriture, car la lettre de Mlle Cécile m’avait donné des appréhensions sur votre santé. Je comprends combien, en dehors de la fatigue physique, vos émotions ont dû ébranler tout votre être. Enfin, vous avez pris part au sacrifice et j’espère que, sous les douleurs de l’immolation, vous avez vu la joie de l’offrande. Je ne demandais pas précisément que la pension de Félix fût augmentée, mais qu’un petit supplément fût confié au P. de Villefort pour payer quelques dettes, que le pauvre enfant fait assez maladroitement. Je suis ravi qu’il se réengage(1).

J’ai accepté une candidature, qu’on est venu m’offrir. Mais ceux qui me l’ont proposée se croyaient sûrs du succès. Du reste, ils ne savaient pas qu’on avait biffé près de la moitié des électeurs. Encore, j’aurais triomphé si les rouges n’avaient pas fait pacte avec le gouvernement.

Je suis heureux que les vers à soie aient réussi à Servas, et l’abbé Barnouin, quand je le lui dirai, partagera ma joie. L’établissement d’une nouvelle succursale était chose indispensable à Alais. Je pense qu’en effet il faudra s’occuper de cette nouvelle église. Nous pourrons y mettre quelques bonnes oeuvres, afin de l’aider à vivre dans les premiers temps. J’entre dans votre pensée entièrement. Je n’écris pas à la mère abbesse(2), parce que je me trouve écrasé de besogne. Mes courses m’ont mis en retard pour une foule de choses.

Veuillez agréer, Madame, l’hommage de mon plus respectueux dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Comme zouave pontifical. Félix, ancien élève du collège de l'Assomption, était le fils de Mme Varin.
2. Cécile, fille de Mme Varin.