DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.498

29 aug 1861 Lavagnac DOUMET_MADAME

Des renseignements à obtenir de M. Creissel. – Vouloir non notre volonté, mais celle de Dieu. – Conseils pour l’éducation d’Amélie. – Présence de Dieu très simple et très forte, amour de N.S., désir de procurer sans cesse sa gloire: avec ces dispositions quel chemin elle ferait! – Il espère bien qu’on s’aperçoit qu’elle est une vraie chrétienne, mais il faut aussi qu’on s’aperçoive qu’elle est une vraie fille de l’Eglise.

Informations générales
  • DR03_498
  • 1655
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.498
  • Orig.ms. ACR, AP 380; D'A., T.D. 34, n. 27, pp. 78-79.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 EDUCATION
    1 EPREUVES DE L'EGLISE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    2 CREISSEIL, ETIENNE-PIERRE-FRANCOIS
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    3 LAVAGNAC
    3 SETE
  • A Madame Doumet
  • DOUMET_MADAME
  • Lavagnac, 29 août [18]61.
  • 29 aug 1861
  • Lavagnac
La lettre

Je ne veux pas perdre une minute, ma bien chère fille, pour vous prier de demander à M. Creissel s’il peut me transmettre les renseignements que je lui ai demandés(1). Comme je suis un peu pressé, si ses occupations ne lui permettent pas de m’écrire, offrez-lui d’être son secrétaire et assurez-le que j’en serai très heureux, pourvu que j’aie une prompte réponse.

Quant à vous, mon enfant, vous voyez une fois de plus que, quand on veut, on peut; le tout est de vouloir, non de notre volonté, mais de celle de Dieu. Ne contrariez pas trop les goûts d’Amélie pour le plaisir, ce sera le meilleur moyen de ne pas la surexciter. Dites-lui au besoin que, quand elle sera plus grande, si elle y tient, vous la conduirez dans le monde; que vous ne la gênerez pas, mais que bientôt elle verra combien peu solides sont les satisfactions qu’on y trouve, lorsqu’avant tout on veut rester bonne chrétienne.

Mais vous, ma fille, pourquoi n’êtes-vous pas mille fois meilleure? Poussée comme vous l’êtes par Notre-Seigneur, il me semble que tout devrait être en vous sainteté. Il me tarde très fort de vous revoir, afin de chercher avec vous ce qui doit vous relever et vous aider enfin à prendre votre vol du côté que Dieu désire. Ce qui me semble importer surtout, c’est que vous cherchiez Notre-Seigneur au fond de votre âme, que vous l’y reteniez pour le consulter et agir sans cesse sous son action extérieure dans les détails de la vie. Présence de Dieu très simple et très forte, amour de Notre-Seigneur, désir de procurer sans cesse sa gloire, ah! ma fille, si ces dispositions étaient les vôtres, que vous feriez vite du chemin!

J’espère bien qu’au milieu de toutes vos distractions on s’aperçoit que vous êtes une vraie chrétienne. Qu’on s’aperçoive aussi que vous êtes une vraie fille de l’Eglise, attristée des épreuves que Dieu lui envoie, et qui ne rougit point des humiliations qui sont permises pour l’instruction des tièdes et le réveil des endormis.

Adieu, ma chère enfant. Veuillez croire à mon plus paternel attachement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon avait sollicité de M. Creissel, curé de Sète, des renseignements au sujet d'un vicaire qui s'offrait comme professeur à l'Assomption.