DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.500

31 aug 1861 Lavagnac MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Soeur M.-Bernard et Soeur M.-Marguerite. – Soeur M.-Caroline. – Le système de plaire à toutes les Soeurs est impraticable, et c’est contre lui qu’il s’est élevé. – Il souhaite le séjour de Soeur Françoise-Eugénie à Nîmes, est pour le maintien de Sedan, suggère diverses affectations pour des religieuses, mais sans vouloir empiéter sur sa responsabilité. – Une note à faire parvenir au général Leboeuf. – Varia.

Informations générales
  • DR03_500
  • 1657
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.500
  • Orig.ms. ACR, AD 1291; D'A., T.D. 23, n. 681, pp. 31-32.
Informations détaillées
  • 1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 EVERLANGE, HENRI D'
    2 EVERLANGE, MARIE-EMMANUEL D'
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 LEBOEUF, EDMOND
    2 MAC NAMARA, MARIE-MARGUERITE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 NAPOLEON III
    2 PATY, MARIE-CAROLINE DE
    2 PEROUSE, JEANNE-MARIE
    2 ROUSSEAUX, MARIE DU SACRE-COEUR
    2 SIGOYER, ALBERT DE
    2 SIGOYER, DE
    2 STEVENSON HENRY, JUNIOR
    2 STEVENSON HENRY, SENIOR
    3 BORDEAUX
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
    3 SEDAN
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Lavagnac, 31 août [18]61.
  • 31 aug 1861
  • Lavagnac
La lettre

Ma bien chère fille,

Soeur M.-Bernard n’a eu rien de plus pressé que de retourner à B[ordeau]x(1). Si vous l’y laissez, je crois le séjour de Soeur M.-Marguerite impossible. Elle m’adresse aujourd’hui une lettre d’angoisse, quoique parfaitement résolue à ne rien demander par esprit d’obéissance; mais comme elle vous adorerait, si c’était permis, il vous sera facile de la faire parler.

Soeur M.-Caroline assistante pour q[uel]q[ue] temps me paraîtrait chose parfaite. Elle est de B[ordeau]x, serait plus généreuse que Soeur M.-Thérèse, et tout irait bien. Je dois vous dire là-dessus que je crois lui avoir fait du bien, en la calmant sur un trouble que lui avait donné votre frère. Il s’était amusé à faire croire à cette pauvre Soeur que votre amitié pour elle avait diminué; je l’ai convaincue qu’elle est une de vos filles, en qui vous avez le plus de confiance.

Laissez-moi dire à ma chère fille que j’ai tort sans doute de montrer de la mauvaise humeur, puisque je ne crois pas en avoir et que, ce matin encore, avant la messe je priais Notre-Seigneur de me donner pour elle tout ce qui peut lui faire le plus de bien, car c’est là, quoi qu’elle en dise, une de mes constantes préoccupations. Mais en dehors de ma mauvaise humeur apparente, puisqu’elle en trouve dans ma lettre, il y a le système de plaire à toutes les Soeurs qui est impraticable, et c’est celui contre lequel je me suis élevé. Vous avez été trop et trop peu bonne envers moi, quand vous avez fait entrer en ligne de compte l’ennui que je pourrais ressentir des scrupules de Soeur M.-Bernard en face de Soeur M.-Aug[ustine]. Est-ce que quand je prêche qu’il faut savoir passer au-dessus de quelques ennuis personnels, je ne commence pas par établir que je saurais passer par-dessus les miens?

Il me sera toujours impossible de ne pas souhaiter très vivement le séjour de Soeur Fr[ançoise]-Eugénie à Nîmes, encore plus à cause du bien du prieuré que pour ce qui m’est personnel; mais cette sainte fille appartient à la Congrégation et je vous la rendrai bien vite, quand vous croirez en avoir besoin. Quant à Sedan, je ne sais pourquoi je mets une sorte d’obstination à en demander le maintien, sauf votre responsabilité. Si Soeur Jeanne-Marie est capable, et je le crois avec vous, d’être un jour supérieure, pourquoi ne pas la prendre pour votre secrétaire? Quant à Soeur M.-Emmanuel, je crois le climat de B[ordeau]x parfait pour sa santé. Laissez-moi vous dire en passant qu’elle aurait bien peu à faire pour décider son frère Henry à se donner tout au bon Dieu.

Voici une note que vous seriez bien bonne de faire parvenir au g[énér]al Leboeuf(2). Vous pouvez dire que le seul tort de M. de Sigoyer a été un caractère original, que du reste il est plein de talent, de courage et d’honneur. Son père mort assez âgé était tout dévoué au Premier Empire. J’ai aujourd’hui 9 lettres à mon courrier. C’est vous dire le repos que je puis prendre, si je ne suis pas court. Epargnez-moi de répondre à M. Stevenson(3), en disant à Soeur Marie du Sacré-Coeur que j’ai reçu la lettre de son beau-frère et que je chercherai à lui offrir un poste, l’an prochain, puisqu’il n’en veut pas cette année.

Adieu, ma fille, avec tout ce que je vous conserve, comme vous dites si bien.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie aurait souhaité que Soeur M.-Bernard prolonge son séjour à Nîmes et que le P. d'Alzon l'amène à demander d'elle-même "d'être déchargée pendant quelque temps de toute supériorité" (lettre du 29 août).
2. Aide de camp de l'empereur.
3. L'érudit anglais qui publia plus tard plusieurs volumes du Catalogue des manuscrits de la Vaticane. Il signait Stevenson *senior*, pour se distinguer de son fils qui se livrait au même travail. Il était le beau-frère de Soeur M. du Sacré-Coeur Rousseaux, R.A.