DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.516

22 sep 1861 MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le tombeau de la Sainte Vierge serait admirablement gardé par les Assomptiades. – Informations à ce sujet. – Le frère de Soeur Angèle. – « Une souplesse simple et un peu enfantine plaît bien autrement à N.S. que les grandes dames surnaturelles ». – Il pense à acheter le Cénacle. – « Je suis depuis quelque temps tourmenté de l’idée de ce voeu de perfection que nous eussions dû faire il y a 15 ou 16 ans. Et vous? ».

Informations générales
  • DR03_516
  • 1672
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.516
  • Orig.ms. ACR, AD 1293; D'A., T.D. 23, n. 684, pp. 34-35.
Informations détaillées
  • 1 OEUVRES D'ORIENT
    1 PELERINAGES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SIMPLICITE
    1 VOEU DU PLUS PARFAIT
    2 HENRY, EMILE
    2 HENRY, MARIE-ANGELE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 VAILHE, SIMEON
    2 VALERGA, GIUSEPPE
    3 JERUSALEM
    3 JUDEE
    3 SYRIE
    3 VIGAN, LE
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Samedi 22 sept[embre 18]61.
  • 22 sep 1861
La lettre

Ma chère fille,

Votre lettre m’arrive à l’instant. Ce que je voulais vous dire, le voici: 1° que le tombeau de la Sainte Vierge me semblerait admirablement gardé par les Assomptiades; 2° que ce tombeau, occupé par des schismatiques, appartient aux Latins et que des négociations ont lieu pour le leur faire rendre; 3° qu’il n’est pas plus exposé et même moins que tout autre point de la Syrie et de la Judée; 4° que le patriarche Mgr Valerga pourrait être mis dans nos intérêts; 5° que si vous faites un établissement en Orient, je voudrais vous le voir former à Jérusalem, au tombeau de la Sainte Vierge.

J’écris au P. Picard de m’envoyer le frère de Soeur Angèle(1), à condition que les frais de trousseau et d’habillement soient payés. Vous comprenez si je serai heureux de faire quelque chose pour une fille de ma fille.

Ce que vous me dites de vos dispositions me semble tout à fait dans l’ordre voulu de Dieu. Cette belle souplesse simple et un peu enfantine, comme celle de l’Enfant-Jésus, plaît bien autrement à Notre-Seigneur que les grandes dames surnaturelles. Quant au Cénacle, il faudrait l’acheter; je le crois à vendre. J’avais pensé au tombeau de la Sainte Vierge pour vous, au Cénacle pour nous. S’il ne s’agissait que de 400.000 francs, j’y mettrais bien volontiers le prix du Vigan; j’y pense depuis deux mois.

Adieu, ma fille. Que Notre-Seigneur dilate votre coeur, pour que vous puissiez faire beaucoup de bien. Vos souffrances mêmes peuvent y contribuer. Mais pour cela je pense qu’au lieu de votre raideur, il faut avant tout être comme l’Enfant-Jésus entre les bras de la Sainte Vierge. Je suis depuis q[uel]q[ue] temps tourmenté de l’idée de ce voeu de perfection(2) que nous eussions dû faire, il y a quinze ou seize ans. Et vous?

Notes et post-scriptum
1. Emile Henry.
2. Dans sa *Chronologie*, à la date du 24 septembre 1861, le P. Vailhé écrit: "Le mardi 24 septembre, le P. d'Alzon aurait fait le voeu de perfection d'après Mère M.-Eugénie de Jésus". Nous n'avons pas retrouvé ce témoignage. Le 23 janvier précédent, dans son carnet d'*Impressions*, le P. d'Alzon avait écrit: "Me voilà acculé à faire le voeu du plus parfait" (*E.S.*, p. 826).