DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.531

oct 1861 MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra

Elle doit être plus énergique. – Elle ne doit pas abuser du temps de Notre Mère.

Informations générales
  • DR03_531
  • 1688
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.531
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 40, n. 44, pp. 363-364.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSEUR
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 ENERGIE
    1 FATIGUE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    2 FURNE, ANNA
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 BORDEAUX
    3 LONDRES
    3 NIMES
    3 SEDAN
  • A Soeur Marie-Marguerite Mac-Namara
  • MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra
  • [octobre 1861].
  • oct 1861
La lettre

Ma bien chère fille,

Je dois vous avouer que je me permets de trouver que vous êtes trop peu énergique. Il faut l’être un peu plus. Voyez-vous comment je commence? Votre front et vos yeux sont bien légitimement l’objet des traits de votre cousine, que j’ai toujours admirée par ce côté énergique de son caractère. Vous n’êtes pas assez fière par certains côtés.

Je ne vous oblige à dire que le nécessaire à votre confesseur, quoique vous fissiez bien de dire un peu plus. N[otre] M[ère] vous aime bien, mais avec l’écrasement d’affaires sous le poids duquel elle se trouve, croyez-vous qu’elle ait toujours le temps que votre dégonflement sorte comme vous l’entendez? C’est là pour moi une grande question, que votre amitié pour elle devrait se faire quelquefois. Le droit d’une religieuse est d’être portée, mais à condition qu’elle laissera sur les bras de sa supérieure un peu de place pour ses Soeurs. Si vos Soeurs de Nîmes, Londres, Sedan, Bordeaux prenaient chacune la dixième partie du temps, que, je le vois, vous prenez à votre mère, combien ses journées devraient-elles avoir d’heures pour qu’elle pût suffire à toutes? Elle aussi a bien besoin d’être portée. Or elle n’en a plus le temps. Que pensez-vous d’une supérieure qui ne sait plus comment s’y prendre pour écrire à son directeur, tant elle est prise par ses dirigées? Faites une pieuse association pour lui donner un peu de temps, car ce que je vous dis, je voudrais le dire à quelques autres.

Adieu, ma chère fille. Soyez une sainte et faites mes tendresses à Anna. Quant à moi, je suis un peu fatigué et je ne sais si je ne commets pas une lâcheté en n’allant pas à l’office qui sonne. Je vous souhaite de correspondre à toutes les grâces que Dieu vous fait et de vous appuyer un peu plus sur lui. Adieu encore une fois. J’ai bien fait de couper mon papier d’avance, sans quoi je vois que je n’en aurais pas fini.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum