DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.533

4 nov 1861 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Une prédication de l’abbé Mermillod à Aix-en-Provence. – Rappel d’une demande de dame de compagnie. – L’argent demandé par le P. Picard lui arrivera. – A propos de son idée d’ouvrir une maison de premières communions à Londres. – Les exigences de l’inspecteur de Bordeaux. – Qu’a-t-elle donc à la main? Si c’est du rhumatisme, qu’elle se soigne. – Nos religieux voyageurs s’embarquent ce soir à Marseille.

Informations générales
  • DR03_533
  • 1690
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.533
  • Orig.ms. ACR, AD 143; D'A., T.D. 23, n. 689, pp. 38-39.
Informations détaillées
  • 1 INSPECTION SCOLAIRE
    1 MALADIES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 MERODE, XAVIER DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 AIX-EN-PROVENCE
    3 BORDEAUX
    3 GENEVE
    3 LONDRES
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 ROME
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, [4 novembre] 1861(1).
  • 4 nov 1861
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

De peur que je ne l’oublie, le soleil de Genève(2) a prêché à Aix-en-Provence une profession, et son discours a abouti à proposer à la supérieure, mon ancienne fille, de fonder un Carmel à Genève. La proposition n’est pas encore acceptée. Voilà le fond à faire sur certains soleils. Permettez-moi de vous rappeler aussi la demande que je vous avais faite, pour savoir si une riche maman qui voudrait voyager consentirait à confier sa fille, moyennant forte pension, à une dame parfaitement sûre, capable et malheureuse. Le P. Picard demande de l’argent. La somme que nous comptions lui envoyer lui arrivera, mais il y a une anicroche pour le versement. Cependant, la chose est sûre.

L’idée de vous charger des premières communions est excellente. Je ne connais pas l’établissement de Rome pour les petites filles. Mgr de Mérode m’a fait visiter celui des petits garçons; tout y est, même un théâtre pour passer la soirée à suivre l’histoire de la Passion. Les enfants couchent huit jours dans cette maison. On les reçoit par cent ou cent cinquante. Les curés en sont ravis, mais le moyen de faire trouver la chose bonne par le clergé de Londres serait de proposer aux prêtres des paroisses de venir faire les exercices et de prêcher. S’ils ne le veulent pas, ils n’ont plus à se plaindre. Si, comme en France, la première communion est une affaire de casuel, il n’y a pas grand espoir à avoir. Si, au contraire, vous n’avez que les enfants pauvres ou de classe inférieure, il me semble qu’ils vous seront très aisément cédés. Mais trouverez-vous de l’argent pour faire bâtir? Voulez-vous que j’écrive, pour avoir le règlement des maisons de première communion?

Je crois que l’inspecteur de B[ordeau]x n’a aucun droit à ce qu’il demande(3); mais aujourd’hui les gens croient tout pouvoir. Qu’avez-vous donc à la main? Si c’est du froid, je vous dirai qu’il se fait sentir ici; mais si c’est du rhumatisme, de grâce, soignez-vous. Nos religieux voyageurs nous ont déjà quittés; ils s’embarquent ce soir à Marseille(4).

Adieu, ma fille. Moi aussi, j’ai assez à faire pour réorganiser une maison qui revient à la vie. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Cette lettre est datée du *31 octobre*, mais la lettre de Mère M.-Eugénie de Jésus qui la provoqua est du 1er novembre. C'est le 4 novembre que les jeunes religieux qui se rendaient à Rome s'embarquèrent à Marseille.
2. L'abbé Mermillod.
3. L'inspecteur de Bordeaux voulait soumettre le pensionnat des Religieuses de l'Assomption à son inspection.
4. C'étaient le Frère Vincent de Paul Bailly, que le P. d'Alzon avait nommé responsable de la petite communauté, et les Frères Emmanuel Bailly et Augustin Gallois, encore novices.